Rien de tout cela, DSK est bel et bien en garde à vue dans un commissariat de New-York, comme la presse s’en fait largement écho. Bien entendu, DSK demeure présumé coupable, donc innocent, durant l’enquête et avant tout jugement rendu. C’est en tout cas la position indéfectible tenue sur ce blog.
Des questions et des réflexions.
Se retrouver dans une telle situation pour le directeur du FMI appelle tout de même quelques réflexions, quelques questions, à l’instar d’Ivan Levaï dans sa revue de presse de ce dimanche matin sur France Inter : concernant l’homme, sa situation professionnelle actuelle, ses ambitions nationales, les implications d’un tel tsunami au PS, à gauche et dans le monde politique français en général, mais aussi et surtout sur l’image qui est renvoyée aux Français (et aux autres), et dont on sait que, quelle que soit le résultat, elle laissera des traces.
Voilà en tout cas les questions et réflexions qui me viennent « à chaud ».
DSK, de par ses fonctions, aurait perdu le sens des réalités et ne verrait pas, dans un tel acte, où est le mal ? La justice doit passer.
DSK ne maîtriserait pas d’hypothétiques pulsions ? Il doit être soigné.
Dans ces 2 cas il ne pourrait prétendre à la plus haute fonction de notre République.
DSK aurait été manipulé par un lobby dans le cadre de son actuel poste au FMI : un lobby politique ? Financier ? Antijuif ?
L’UMP aurait soudoyé la femme de chambre pour écarter DSK de la présidentielle ? Qui peut y croire sérieusement ?
Dans ces 2 cas, il faudrait que la police passe au peigne fin la carrière de la femme de chambre, d’une part, et fournisse les noms des commanditaires, d’autre part.
Inconséquence d’un homme ou complot contre celui-ci, on eut préféré que tout cela n’existât pas, car, quoiqu’il en soit, le doute est maintenant jeté dans l’inconscient collectif et la candidature de DSK à la présidentielle fortement compromise.
Et si c’était le moment de rebondir ?
Après l’émotion, il faudra revenir à la « realpolitik ». Alors, allons-y !
On a lu et entendu que les dès étaient pipés pour les primaires socialistes entre Aubry et DSK. On a parlé « de petits arrangements entre amis ». On sait que l’appareil PS met tout en œuvre et organise la campagne en fonction du calendrier du directeur du FMI. On sait que Royal n’est plus vraiment crédible. On sait que les Montebourg et autres « petits » candidats ne sont là que pour exister après l’élection.
Sans DSK, il reste donc 2 candidats possibles : Hollande et Aubry.
Le premier s’est non seulement déclaré, mais il y croit, travaille dur, et est déjà en campagne active. François Hollande a la carrure d’un homme d’Etat. La seconde traînait les pieds jusqu’à ce jour dans l’attente de la déclaration de DSK. Martine Aubry va devoir changer de tempo et se positionner vraiment.
Bien entendu, cette désaffection forcée peut donner des idées à certains qui ne se sont pas prononcés. Je pense par exemple à Laurent Fabius. Son sens politique aigu, son expérience du pouvoir, son entregent dans tous les milieux nationaux et internationaux, font de lui, un des mieux placés techniquement pour contrer Sarkozy. Il n’a qu’un handicap, mais qui n’est pas des moindres : les Français ne l’apprécient guère.
En tout cas, profiter de cette redistribution forcée pourrait permettre au PS d’arrêter d’attendre le candidat providentiel et de tergiverser autour des primaires. Cette probable nouvelle donne doit permettre au PS d’entrer dans cette campagne en écoutant leurs partenaires politiques et les Français qui attendent tellement que change leur vie…
A l’inverse, il ne faudrait pas que cette déconvenue supplémentaire profite un peu plus à Le Pen.