L'arrestation à New York du directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, faisait dimanche la une des grands journaux américains, qui soulignent les bouleversements à attendre pour la campagne présidentielle en France ainsi que pour le fonctionnement du FMI. Photos à l'appui, l'affaire de l'agression sexuelle dont est accusé le patron du FMI s'étalait en première page des versions internet du Washington Post, du Wall Street Journal, du New York Times et du New York Post, le quotidien new-yorkais qui a été le premier, samedi, à rapporter la nouvelle.
"Quelle que soit l'issue de l'affaire de samedi, elle risque fort de bouleverser le monde politique français et de mettre le Parti socialiste dans l'embarras", pronostiquait leNew York Times. Même analyse du Washington Post, qui estime que l'arrestation de DSK va "probablement modifier le paysage politique français". M. Strauss-Kahn "est considéré dans les sondages comme le rival le plus sérieux du président Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle prévue dans un an", écrit le quotidien de la capitale américaine. Le Wall Street Journal s'inquiète surtout de voir "la direction du FMI dans la tourmente (...) au moment où l'économie mondiale tente de se remettre de la crise financière de 2008 et quand l'Europe subit toujours les conséquences d'une série de crises de l'endettement public". "L'arrestation pose la question de la démission de M. Strauss-Kahn", relève le quotidien des affaires, qui observe qu'il a été "un dirigeant énergique dans la réponse à la crise de la dette en Europe".
Le New York Times note que "beaucoup de gens pensent que (DSK) a fait du bon travail" à la tête du FMI. Sur son site, le Washington Post publie plus de 400 commentaires d'internautes dont beaucoup semblent choqués par la nouvelle et enfoncent l'ancien ministre français. DSK "pense peut-être que lui-même et ses potes règnent sur le monde et sont au-dessus des lois qui régissent les simples mortels", écrit un certain "Alance". "Au moins Bill Clinton avait obtenu le consentement et la coopération de Monica", ajoute-t-il, revenant sur le scandale sexuel qui avait éclaboussé l'ancien président américain.
"Des gens meurent de faim dans le monde entier et à 62 ans un banquier du FMI, qui vient d'avaler un repas à 1 000 dollars, rentre dans sa chambre à 3 000 dollars et saute la femme de chambre", se scandalise un dénommé "Wesatch". Beaucoup d'internautes semblaient cependant penser que le Français avait pu être victime d'une machination. "C'est bizarre. Les prostituées de luxe ne coûtent pas cher. C'est un économiste et l'offre d'escort girls dépasse la demande. Pourquoi donc s'en prendre à la femme de chambre avec le risque que ça se sache ?" s'interroge "Beacon2".