Le mal est fait. Quelles que soient les conclusions de l’enquête en cours outre-Atlantique, le destin présidentiel de DSK s’est arrêté dans une chambre d’hôtel de Manhattan.
Homme en vue tant au plan international qu’hexagonal DSK n’a bénéficié d’aucun traitement de faveur de la police New-yorkaise . Dans un scénario digne d’une série B, le directeur du FMI a été arrêté samedi après-midi à New York, alors qu’il s’apprêtait à décoller pour la France à bord d’un avion d’Air France pour rencontrer les dirigeants européens.
Outre une arrestation peu discrète, DSK a été placé en garde à vue dans un commissariat à Harlem avant d’être inculpé par le parquet pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration.
Les faits qui lui sont reprochés sont d’une particulière gravité. Une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York où il séjournait l’accuse d’avoir tenté de l’agresser sexuellement. Bien évidemment DSK qui plaide non coupable bénéficie d’une présomption d’innocence. Il reste toutefois peu vraisemblable que cette affaire trouve un dénouement judiciaire rapide, dans un sens ou dans l’autre.
Elle renvoie surtout aux relations complexes de l’ancien ministre socialiste avec les femmes. C’est de New-York déjà, du Wall Street Journal qu’était venu la révélation de sa relation avec Piroska Nagy une salariée du FMI avec laquelle il avait dû reconnaître avoir eu des relations extra-conjugales. L’enquête menée par le FMI devait conclure sur des relations entre adultes consentants, une thèse au départ mise en doute par le versement de généreuses indemnités de départ suspectées d’avoir servi pour l’écarter.
“Cette affaire ne ressemble en rien à DSK, l’homme que nous connaissons tous” a déclaré à l’AFP Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris, proche du directeur général du FMI. L’entourage de DSK a beau répéter en chœur ne pas reconnaître dans les accusations de la femme de chambre d’hôtel le comportement de DSK, le passif de ce dernier commence à être encombrant et peu compatible avec un profil de candidat aux élections présidentielles.
En juillet 2007 Jean Quatremer journaliste de Libération écrivait déjà sur son blog : “Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). Or, le FMI est une institution internationale où les mœurs sont anglo-saxonnes. Un geste déplacé, une allusion trop précise, et c’est la curée médiatique”.
Clin d’œil de l’histoire, au moment où DSK entrait dans la tourmente, le club de football de Lille dont une certaine Martine Aubry est le maire remportait la coupe de France de football. Les cartes pour les présidentielles sont de fait rebattues au PS. “Je ne pense pas qu’il soit candidat à la présidentielle. On va avoir une candidature de Martine Aubry contre François Hollande” à la primaire socialiste, a déclaré sur Europe 1 Jacques Attali.
DSK et Martine Aubry étaient liés jusqu’à présent par un pacte de non-agression. La neutralisation (organisée ou pas) de DSK offre un boulevard à la fille de Jacques Delors qui devra démontrer qu’il n’y a pas de gène du renoncement dans sa famille.