Depuis quelques jours les Nuits Botanique ont pris leur rythme de croisière.
Quelle différence lorsqu'on se rend au Cirque Royal pendant les Nuits ! Une ambiance bon enfant, une organisation sympa, pas de service de sécurité casse couilles, comme
c'est habituellement le cas dans cette salle, bref des conditions optimales pour assister à des concerts rock.
Il est 20h, lorsque The Bony King of Nowhere monte sur scène. Le groupe gantois va nous proposer 40 minutes de folk-rock d'excellente qualité, axé sur leur point
fort : les harmonies vocales de toute beauté.
Pendant tout le set Bram Vanparys s'exprime alternativement en français et en anglais, plaisante avec le public et parle (entre autre) de Bouli Lanners
pour qui il a écrit une BO de film. Bref, The Bony King of Nowhere se montre convaincant et enchante le Cirque même si l'accumulation des titres mid-tempo souvent axés sur une même structure peut
engendrer sur la longueur chez quelques auditeurs une certaine lassitude.
Mais ne boudons pas notre plaisir TBKON fait partie de cette flopée de groupes belges dont le réel talent n'est plus à démontrer.
Une petite pause pour changer le matos et voici celui que beaucoup attendent : l'énigmatique Cascadeur
Son album The Human Octopus a intrigué d'abord, surpris
ensuite par sa qualité, et fait le buzz dans les milieux branchés. Vainqueur d'un concours organisé par les Inrock, triomphe des dernières Francofolies de La Rochelle, vous l'avez compris Cascadeur, lisez Alexandre Logo ( avec un nom pareil il ne pouvait que
soigner son image) nous vient de l'Hexagone
Un jeu de piano, fortement inspiré d' Eric Satie, venant se poser sur des compos proches parfois de Robert Wyatt et doté d'une voix rappelant Antony(& the Johnsons) ou Klaus Nomi lorsqu'elle
se perd dans les aigus, Cascadeur possède un univers bien à lui. Cette voix aérienne qui survole des nappes electro parfois minimalistes, des choeurs majestueux et un piano magnifique qui nous
incite à planer. C'est d'ailleurs l'antagonisme entre son aspect extérieur casque étoilé, combinaison blanche à son nom, look étrange rappelant vaguement Daft Punk et la fragilité de son oeuvre
basée en grande partie sur l'émotion et la délicatesse qui fait l'attrait de l'artiste.
Se produisant sur scène devant un écran en arc de cercle sur lequel sont
projetés des textes ou des formes lumineuses bizarres, il ne faut pas plus d'un titre pour que cet étrange OVNI musical ne nous capture définitivement dans ses filets. Le public est conquis et
lui réserve un fantastique accueil. A souligner, que tout comme il l'était déjà pour The Bony King Of Nowhere, le son salle servi ce soir au Cirque est
d'excellente qualité.
A la fin de son set Cascadeur troquera subtilement son casque contre un masque de catcheur avant de nous servir une magnifique version de "Walker" et d'y faire participer la salle.
Cascadeur fut assurément l'évènement de la soirée.
Direction le bar pour aller se chercher une canette bien fraîche et voici l'heure de passer au plat de résistance : Cocoon.
Le Cirque a fait le plein pour cette soirée de vendredi et c'est sous un accueil enthousiaste que le groupe fait son
entrée sur scène dans la pénombre, chaque musicien tenant une petite lanterne lumineuse à la main. Morgane (Imbeaud) s'assied frontstage au piano et Marc
(Daumail) s'empare d'une acoustique. Epaulés par quatre musiciens, essentiellement des cordes( violon, violoncelle), un bassiste, Olivier Smith, et un batteur le groupe va 1h20
durant enchaîner les petites chansonnettes folk qui ont fait son succès. Le tout émaillé de petites discussions avec le public et d'anecdotes entre musiciens amenant la petite touche d'humour qui
fait cerise sur le gâteau.
"On est ravis de jouer dans cette salle de Bruxelles où mon idole absolue Sufjan Stevens s'est produit il y a quelques jours.." Le festival des Nuits Botanique
est un des plus prestigieux d'Europe ! "
Ben tiens...un petit cirage de pompes ne fait jamais de tort !
Les hits se suivent portant la plupart des noms d'animaux marins comme "Sea
Lion", "Dolphins", leur dernier album étant axé sur ce thème.
Bref, même si le public présent a dû être ravi de cette prestation, sachant finalement à qui il a affaire et ce qu'il venait chercher, l'observateur neutre que je suis n'a été séduit qu'en partie
par un duo qui, s'il a pondu quelques titres imparables comme "Owls", "On my way" et "Chupee", propose quand même dans l'ensemble un répertoire assez léger et parfois trop
gentillet.
Un dernier titre chanté par Morgane passée du piano à la guitare et intitulé "In my Boat" et le public quitte le Cirque où il a vécu dans l'ensemble
une excellente soirée.
Rendez vous demain pour d'autres aventures aux Nuits.