Amirul Arham, originaire du Bangladesh, cinéaste, a réalisé plusieurs documentaires sur son pays qui témoignent de son engagement à cet égard. Mais ses poèmes ne se limitent pas à travailler autour du souvenir pourtant vivace de l’enfance et des cerfs-volants, souvenir des mouches qui viennent sur le riz, des chants bâuls et de Rabindranath Tagore. Ils se moquent parfois de lui-même, n’hésitant pas à montrer ses faiblesses.
Ce sont des poèmes qui donnent à voir, parce que le poète est regardeur : couleurs (rouge jaune de cuivre et d’or dans la rue d’automne aux feuilles foulées / le temps tombe), végétation, fleuves, voisins, un jeune pianiste, arbre coupé poisson pêché pauvres vies… L’amour y a la part belle, parfois mélancolique, mais souvent sensuel, et le sari tient lieu de ciel et de prairie. La musique aussi est insistante. Elle vient comme la marche, raga bhaïrabi du matin, raga purabi du soir…et nous tient en éveil.
J’ai participé à la traduction de la plupart des poèmes de ce recueil.