J’ai vécu à Sri Lanka de 2002 à 2005. Voici quelques petits souvenirs de mon quotidien sur l’île de Ceylan. Bonne lecture !
Une des nombreuses nouveautés de mon quotidien d’expat à Sri Lanka est la faune locale. Après notre emménagement dans la jolie maison blanche au fond de Thimbirigasyaya Road, je découvre étape par étape les joies de la vie en maison individuelle … sous les tropiques.
Leçon numéro 1 : Ne jamais oublier de balayer ou de faire balayer de manière systématique après chaque repas, goûter ou autres petits encas. Je l’ai appris à mes dépends. Je ne suis pas une spécialiste des insectes, mais je peux dire qu’à Colombo il existe une grande variété de fourmis : des petites noires, des petites rouges, des grosses noires, des grosses rouges, des qui piquent, des qui ne piquent pas, des volantes, des pas volantes, etc. … Mais ce qui est certain, c’est qu’elles rappliquent toutes dès que vous laissez trainer la moindre petite miette ou le moindre petit grain de riz.
Leçon numéro 2 : Arrivant de Norvège où j’ai aussi connu un épisode « fourmillant » (en plus de nombreux épisodes neigeux), j’ai eu envie de recomposer un décorum plus ou moins familier dans ma cuisine en alignant mes bocaux de farine, de sucre, de riz et autres produits secs. Bien m’en a pris. Après quelques jours, j’ai découvert des lignes de fourmis allant de mes bocaux vers la porte extérieure de la cuisine. Elles portaient consciencieusement sur leurs dos mes grains de riz. La farine et le sucre sont plein de mini-bestioles rondes et noires. Placer mes bocaux à l’intérieur de mes placards ne changera rien au problème. C’est au frigo qu’il faut mettre tout cela. C’est ainsi que le frigo est devenue mon armoire magique. J’y mets tout : le pain, le sucre, le chocolat, les pates, le riz, j’en passe et des meilleurs. Pour conserver les aliments de base à l’abri des insectes en tout genre, il faut les placer dans un endroit hermétique et froid, ou aucune bestiole à six pates ne peut les atteindre. Il a vite fallu se rendre à l’évidence : il nous faut une deuxième armoire magique !!!
Leçon numéro 3 : Les fourmis ne sont pas les seules à affectionner mon petit logis. Aux fourmis s’ajoutent les cafards. Et les cafards sri lankais n’ont rien à voir avec les cafards français. Ils sont beaucoup plus gros (la taille d’un gros caillou), beaucoup plus noir et surtout … ils volent. Dès que j’ai aperçu mon premier cafard sortant du trou de ma baignoire, j’ai décidé d’utiliser les grands moyens. J’ai fait appel à Rentokil, le roi de la kill !!! Rentokil est une société spécialisée dans l’élimination de tout type d’insectes par l’utilisation d’insecticides. Une fois par mois, Monsieur Rentokil arrive sur sa mobylette avec son karcher manuel. Il enfile de grosses bottes en caoutchouc avant de pulvériser consciencieusement du produit chimique sur tous les murs de la maison à l’intérieur et à l’extérieur. Dès qu’il arrive, c’est le branle bas de combat dans la maisonnée. Il faut dégager tous les murs de tous les objets encombrants. Les jouets de Lisa sont rassembler en tas au milieu de la pièce afin qu’ils ne reçoivent pas une goutte de produit. Il faut donc tout déplacer avant son passage fatal. Ensuite, il faut laisser sécher le tout et ne pas passer la serpillère pendant 24 heures afin que le produit fasse effet. Après le passage de Rentokil, Vajira, ma femme de ménage, s’applique à ne pas passer la serpillère sur les plinthes : « careful, Madam, careful » me dit-elle en me montrant du doigt le bas des murs aspergés la veille par le produit miraculeux censé nous protéger d’une multitude de petites bestioles.
Leçon numéro 4 : Tant bien que mal, je m’habitue à la compagnie de cette multitude d’insectes locaux. Ceux qui m’embêtent le plus mais contre lesquels je ne peux pas faire grand-chose, ce sont les moustiques. Ces charmantes petites bébêtes sont toujours porteuses de la dengue à Colombo. L’unique solution, la prévention : dormir sous une moustiquaire avec la clim en s’étant pulvérisé d’anti-moustiques est devenu une habitude. Il faut éviter au maximum que de l’eau ne stagne et ne croupisse autour de la maison, afin que cela n’engendre une reproduction en masse de moustiques. Une prévention efficace pour éviter la dengue est aussi de laisser faire Mère Nature. Il faut pour cela laisser les geckos entrer dans la maison pour qu’ils mangent ces insectes peu appréciés par nos peaux d’occidentaux. J’ai donc laissé courir selon leur bon vouloir ces charmants petits lézards de taille variable sur les murs de ma maison. Au départ, je me suis étonnée de voir coller sur les murs des petites tâches marron et blanches. Au bout de quelques semaines, j’ai enfin compris que si je voulais que les geckos fassent leur travail d’avaleur de moustiques, il fallait aussi que j’accepte leurs déjections … sur mes murs. Charmantes tapisseries !! De temps à autre, je retrouve aussi un cadavre de gecko qui n’a pas résisté au passage de Joe la Kill. Je comptabilise les dommages collatéraux, conséquence inévitable de cette guerre sans merci que je livre quotidiennement aux insectes locaux.
Et vous, est-ce que des petites bêtes ou de tous petits détails ont transformé votre vie quotidienne en expatriation ? Partageons nos expériences pour mieux vivre notre expatriation.