Le soir de noël, 3 sans abris découvrent un bébé encore vivant, dans les poubelles de Tokyo. Ils décident de rechercher les parents...
La critique sans abri de Borat
Satoshi Kon est un cinéaste qui n'a pas eu de chance. Il était peu connu avant sa mort et il l'est toujours autant maintenant. Un talent indéniable relégué à un réalisateur d'animation de plus sur le marché. D'ailleurs, Tokyo Godfathers (littéralement Les parrains de Tokyo), datant de 2003, n'aura pas droit à une sortie cinéma en France. Ce qui est honteux pour un tel film, relégué malgré lui, à un vulgaire direct to DVD dans les bacs à soldes. Avec Tokyo Godfathers, Kon laisse tomber le sérieux pour la comédie pur et dur. On a donc pour principaux protagonistes un sacré trio de zigotos sans-abri.
Gin est un homme parieur, qui a abandonné sa famille. Hana est un travesti, ancien chanteur dans un bar, puis partit suite à une engueulade avec un client.
Miyuki, qui a poignardé son flic de père, est une adolescente fugueuse. Des personnages hauts en couleur, avec un bébé sous les bras le soir de noël.
Une histoire incroyable, que Kon magnifie le plus possible. Ainsi, leur quête des parents de la petite est absolument délirante et les personnages dévoilent leurs péchés.
Gin retrouvera celui qui l'a arnaqué et sa fille; Hana son ancienne patron(ne) et ami(e); et Miyuki son père.
Ces personnages attachants et sympathiques sont pour beaucoup dans ce chef d'oeuvre d'humour. Les moments hilarants ne manquent pas et on citera volontiers le passage dans le métro, où nos héros se font critiquer à cause de leur hygiène (en même temps, les SDF ne se lavent pas comme ils veulent); la scène du mariage, où l'invraissemblable se passe; ou encore ce final en forme de course poursuite totalement hallucinant contredisant ce que dit Gin tout le long du film.
A savoir qu'il n'est pas un héros de films d'action. Kon montre aussi en une scène, la misère des SDF et le désintérêt des gens envers ces pauvres diables souvent maltraités.
Une comédie sociale tordante et mon film préféré de Satoshi Kon.
Note: 19,5/20