Il a fait appel à des auteurs qui représentaient le vieux cinéma des années 1940-1950 comme Jean Aurenche et Pierre Bost pour faire un cinéma des plus moderne des années 1970. Bousculant les représentants de la nouvelle vague. Il a comme scénariste régulier Jean Cosmos.
Homme fidèle en amitié il fait souvent appel aux mêmes acteurs et actrices. Formant ainsi comme une troupe d'acteurs et de techniciens. Philippe Noiret, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Christine Pascal, Isabelle Huppert, Sabine Azéma, Charlotte Kady, Philippe Torreton, Marie Gillain, Maria Pittaresi et Jacques Gamblin. Mais aussi aux mêmes musiciens: Philippe Sarde, Marc Perrone, Antoine Duhamel Oswald d'Andrea.
Esprit indépendant plutôt de gauche Bertrand Tavernier ce fils de résistant s'est aussi battu au prés d'associations notamment contre la double peine infligée aux immigrés en France (prison et expulsion).
C'est aussi un passionné de cinéma américain. Il a co-écrit avec Jean-Pierre Coursodon un livre de critiques de films intitulé "50 ans de cinéma américain". Il fait aussi des présentations de westerns américains pour quelques DVD.
Il préside l'institut Lumière de Lyon
Il
1973 il convainc Philippe Noiret et Jean Rochefort d'être les deux grands rôles de son premier long métrage "L'horloger de Saint Paul". Il le tournera à Lyon sa ville natale. Film remarqué favorablement par la critique il recevra le prix Louis Delluc
Il parvient à enchaîner avec un film d'époque avec les mêmes acteurs principaux auxquels s'ajoutent Jean-Pierre Marielle, Christine Pascal, Marina Vlady, Nicole Garcia... c'est "Que la fête commence!" qui a pour sujet la régence de Philippe d'Orléans. César de la meilleure mise en scène. César du meilleur scénario original ou adaptation.
Coup de tonnerre en 1981 dans le paysage du cinéma français. "Coup de torchon", adaptation réussie d'un roman de Jim Thompson "1275 âmes". L'action située dans les années 20 dans l'Amérique profonde, est ramenée en Afrique occidentale sous domination française à la fin des années 1930. L'histoire d'un chef de police locale qui a une illumination quasi divine et devient un ange exterminateur de toute personne qu'il juge nocive pour la vie du village. Casting formidable: L'indispensable Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle, Stéphane Audran, Eddy Mitchell, Isabelle Huppert, François Perrot... Le film est peu apprécié de la critique mais connaît un bon succès public. Il subit un deuxième revers aux Césars. Aucune statuette pour 12 nominations.
En 1985 Sabine Azéma récolte un César pour son rôle dans "Un dimanche à la campagne". Chronique tendre, sur l'ennui d'un vieux monsieur, aprés la mort de sa femme qui attend la visite de sa famille le dimanche. Et surtout celle de sa fille qui en 1912 passe pour une femme moderne et enjouée. Le scénario est écrit par l'ex-femme du réalisateur Colo Tavernier O'Hagan. Film touchant. Succés critique.
En 1989 Bertrand Tavernier tourne selon moi, ce qui est son chef d'oeuvre: "La vie et rien d'autre". Magnifique film
1992 sortie de "L.627". Film trés documenté et polémique sur le laxisme de la gauche face à la consommation et la vente de la drogue. Le titre correspond à l'article de loi sur la vente et consommation de drogue. Manque d'effectifs, manque de moyens, manque de motivations des fonctionnaires de police... Un brûlot écrit par un ex-policier Michel Alexandre qui dérangea Paul Quilès (ministre de l'intérieur de l'époque) et Laurent Fabius (premier ministre). On lui reprocha de ne pas s'intéresser aux "vrais problèmes"!?! De plus la presse de gauche (Nouvel Observateur et Les Inrockuptibles) le taxent de racisme (un comble pour cet humaniste et ce militant des libertés individuelles) Le film sera trés apprécié du public qui en fera un gros succés de l'année. Au générique: Didier Bezace, Jean-Paul Comart, Philippe Torreton, Charlotte Kady, Jean-Roger Milo, Lara Guirao.
Bertrand Tavernier enchaîne avec un drame inspiré de faits réels. Il s'agit de "L'appât". Trois jeunes gens, 1 fille et deux garçons décide
L'aprés
1997 Bertrand Tavernier répond à Eric Raoult (aujourd'hui oublié ministre délégué à la ville et à l'intégration du gouvernement de Alain Juppé) qui défia les cinéastes hostiles à la loi Debré d'aller vivre un mois dans une cité de la banlieue. Bertrand Tavernier contacté par des habitants de la cité des grands pêchers de Montreuil choqués par les propos du ministre finit par accepter de filmer la vie difficile des habitants avec son fils Nils Tavernier. Grosse panique chez les politiques et émois pour les spectateurs.
En 1999 Bertrand Tavernier frappe encore du poing sur la table avec son film "ça commence aujourd'hui".
Puis en 2002 il signe un chef-d'oeuvre qui rend hommage au cinéma français durant l'occupation nazie. Avec "Laissez-passer" il se penche sur la résistance différente de deux hommes de cinéma face à l'occupant. Jean Aurenche scénariste qui refuse de travailler pour l'Allemagne. Et Jean Devaivre assistant réalisateur qui entre dans la "Continental" pour, de l'intérieur, mieux lutter contre l'occupant. Denis Podalydès et Jacques Gamblin sont extraordinaires dans ces rôles de gens ordinaires qui luttent avec leurs moyens modestes. Et survivent du mieux possible.
2004 il tourne au Cambodge "Holy Lola" un film sur un couple de français qui cherchent à adopter un enfan
Bertrand Tavernier décide d'adapter un roman de James Lee Burke "Dans la brume électrique avec les morts confédérés" un des livres majeurs du romancier, qu'il apprécie tout particulièrement ainsi que son ami aujourd'hui disparu Philippe Noiret. A qui il aurait aimé dédiier ce film mais les syndicats de scénariste et de réalisateurs et donc les studios américains dans leur incommensurable bêtise le lui ont interdit sous le fallacieux prétexte de statuts d'auteur et de réalisateur qui auraient été
En 2010 il a pour objectif de se recentrer sur un sujet typiquement français. il choisit d'adapter avec son fidèle scénariste Jean Cosmos une nouvelle de madame de Lafayette "La princesse de Montpensier" paru en 1662.
Spécialiste du cinéma américain, et co-auteur d'un livre intitulé "50 ans de cinéma américain" dans lequel il dissèque les films, Bertrand Tavernier montre ici l'étendue de sa palette de réalisateur qui a exploré bon nombre de genres cinématographiques.