Le mystère du passage au-dessus de l’Atlantique de certains films ne sera jamais totalement élucidé. Sortie salle ou DVD… C’est un peu le jackpot pour les films qui se décident à ne pas sortir en 3D (ou pas – légère pointe de critique). Pour le coup, ce Saint John of Las Vegas en est un parfait exemple. Un casting plutôt bien côté (Buscemi! Trejo! Blake Nelson!), une intrigue sympathique.. mais aucune réelle pièce maîtresse pour booster sa diffusion jusqu’en salles. Ce sera donc du DTV de base.
Saint John of Las Vegas est l’histoire d’un joueur invétéré, devenu contrôleur pour une assurance. Inspection des sinistres, découverte des fraudes.. Steve Buscemi est tiraillé de tous côtés par le démon du jeu, et une mise en abîme intersidéral face à des petits escrocs eux aussi joueurs.. avec le système. Dans le désert entourant Las Vegas, il s’en passe des choses, et la température monte. Moitié réaliste, moitié Las Vegas Parano, Saint John n’est pas des plus vertueux, mais nous entraîne dans une virée en pleine cambrousse, en pleine Amérique profonde, qui perd peu à peu pied. Offrant des rôles décalés à une série de guests de télévision (Chriqui en stripteaseuse en fauteuil, Sarah Silvermann en réceptionniste agîtée..), Saint John est un petit film dont les aspects sympathiques gagnent sur le reste. La nonchalance de Buscemi, pour beaucoup, nous fait voyager avec un plaisir non dissimulé.
Pas pour autant indispensable, Saint John est pourtant une bonne tranche d’absurde, autour de ce personnage tiraillé par plusieurs choses (le jeu, l’amour, l’utilité de son métier…), partagé entre des situations à l’idiotie de base (voir ce rassemblement de naturistes armés) qui n’amèneront sur pas grand chose. Une sorte de passage onirique en plein désert, shooté en médicaments, sur les désirs et les envies. Un trip halluciné avec notre ami Steve Buscemi.