Еugène : pоème Pаs Pаs

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

Pas Pas

Vraiment pas prêt,
six mois après
la vivante,
papa est mort.

Pas un mot.
Pas un cri.
Pas un pleur.
Point de poing.

Hémorragie
introvertie,
nid des dénis.

Le fatal venin digère
tout mon organisme
sans hématome.


Mon corps, là, liquéfié,
papa me l’avait confié
afin qu’il consolide
l’érection de son nom.

Que la poche d’eau crève
les fleurs dépérissent.
J’arrête les arrhes de la diarrhée
qui veut évacuer ma peau vide.


Une peluche hurle en mon nom
la douleur de toutes les couleurs
et fantasme une élucubration :

Dotée de l’antidote
ma dépouille construit
un autre squelette
un autre organisme
un autre cœur,
autrement, ailleurs,
dans la même peau.

Peluche, j’espère
ton rêve repère
offert par mon père.

Postscriptum

à toi, papa, au jour anniversaire de tes 90 ans, et 66 ans de vie avec la vivante, maman.