Hazard c’est en gros un cocktail Molotov qui nous est envoyé en pleine face, enfin presque. Sono Sion dépeint une poignée de jeunes à l’état d’esprits nihilistes, motivés par des ambitions qui restent mal définies. On ne sait s’ils cherchent vraiment à s’enrichir. Une chose est sûre, ils souhaitent pouvoir jouir d’une liberté sans limite, une liberté qui leur permettrait de ne rendre de compte à personne. Le cinéaste japonais nous les montre sans prendre position. Il les laisse vivre devant sa caméra qui attrape au vol leurs instants de vie en plan-séquence. Sono Sion se libère de tout carcan de mise en scène, aussi libre que ses personnages qui vont et viennent devant l’objectif de sa caméra. Rarement une œuvre de cinéma n’aura su insuffler un tel vent de liberté, un vent d’insouciance contaminant. Nous sommes projetés parmi Shin et ses deux comparses, projetés dans cette balade enivrée prise sur le vif où le lendemain n’existe plus.
Hazard est une œuvre réussie dans cette autre façon de raconter le voyage initiatique, un voyage nécessaire à un personnage qui se mourrait dans une routine. Sono Sion parvient à nous enivrer et à nous interpeller, d’une certaine manière, sur nos conditions. Chapeau bas.
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