Lancée en 1976, l'Eau de Campagne a toujours ses adeptes.
C'est l'une des premières grandes réussites de Jean Claude Ellena.
Mais pourtant je l'ai vraiment découvert il y a peu de temps, ce jus.
C'était en 2004, je me suis rendue en parfumerie, mon petit ami de l'époque venait justement l'acheter pour sa vieille tante qui en était fanatique depuis fort longtemps.
Moi je ne connaissais que de nom, alors quand j'ai vu que ce parfum était mis en avant sur un guéridon avec des blotters parfumés, je me suis empressée d'en prendre un pour marque page.
C'est ainsi qu'il m'a accompagnée des mois durant, et j'ai été bluffée par sa tenue sur papier.
Cela dit, j'avoue que si le flacon est fortement sobre, le jus est de toute originalité.
Il est l'un des rares vrais floraux verts et surtout, l'un des rares où l'on retrouve une vraie harmonie entre les notes, pas une facette stridente et criarde.
Je l'ai redécouvert à mon entrée professionnelle dans le monde magique du parfum, et je suis tombée de nouveau sous son charme le mois dernier chez une Heure pour soi, rare enseigne où l'on peut rester une demi heure à sentir sans se sentir traquée.
J'ai ainsi pu en redécouvrir toutes les facettes, mais pas encore tous les mystères.
Et je fus ravie samedi dernier quand mon chéri a décidé de l'acheter.
Pour vous le décrire sans dénaturer sa magie, je commencerais comme cela ...
Tout d'abord, l'Eau de Campagne semble être un jardin des Hespérides où la verdure des feuilles froissées laisse une place non négligeable à la fraîcheur tonique des agrumes. Celui qui semble se détacher est le citron, mais il s'accompagne d'une pointe de bergamote un rien amère. Très frais !
Nous traversons le jardin jusqu'à atteindre le potager, où feuilles de tomate et herbes aromatiques (le fameux basilic par exemple, ou encore l'illusion d'une menthe) se couplent à des effluves d'herbe coupée (le brief initial de la marque) et de galbanum.
Quelques fleurs vertes se laissent deviner, conférant à l'ensemble la juste douceur, et l'accord prune + mousse de chêne + patchouli, en résonance avec la bergamote du début, nous rappelle les beaux chyprés d'antan.
En fond, le musc et le magnifique vétiver apportent encore un peu de siganture au mélange, pour donner une vraie impression de nature et de campagne.
Ainsi, sans tomber dans le côté alimentaire, ce parfum nous rappelle ou nous invite à découvrir les jardin d'antan ou les grands pans de campagne où la nature et l'homme vivent en harmonie.
Pour moi, même si la plupart des parfumeries le classent en féminin, il peut très bien être porté par les hommes.
Et si je devais le conseiller, je dirais que c'est un parfum idéal pour le dimanche, jour où l'on prend davantage le temps de flâner et de prendre soin de soi ou encore un parfum idéal pour les vacances ...
Et je vous l'assure, il donne envie de croquer celui qui le porte (mon chéri en l'occurrence).