Je me suis fait un petit Sencha night shadow pour fêter ce nouveau jour où je me remets sur pied. Comme mettre le fantôme des nuits passées sur la touche. Je profite pour regarder ces petites pousses résister dans un terrain laissé à l’abandon.
Une odeur de feuille presque sucrée et une liqueur herbacée et nappante qui me fait du bien.
« Ne craignez-vous pas les peines
Que vous avez connues par le passé ?
Surement, votre douleur sera immense
Si les malheurs vous attaquent ?
Les tribulations de la vie se succèdent
Telles les vagues incessantes de l’océan –
L’une est à peine passée
Que la prochaine prend sa place »
(extrait de « Les cent mille chants » de Milarepa)
Voilà, une nouvelle vague, si petite au regard d’autres, et si intense pour moi ces derniers mois. Une vague en chasse une autre, une plus souriante, une plus sereine… pour reprendre pied, prendre énergie, prendre force et se reconfronter à notre impermanence et à la vie.
Plus tard dans la matinée, aux dernières infusions, à froid, j'ai repris une rose jaune offerte par le lutin aux moments des pires douleurs. Elle est flétrie et pourtant elle reste splendide... son odeur est encore plus capiteuse que quand elle était toute pimpante. Et je ne peux que me remémorée ce concept de wabi sabi que Furoshiki (encore elle oui) m'avait fait connaître. Nostalgie de la vie, d'une certaine jeunesse mais aussi une idée de la beauté de la rouille, de l'apprentissage par le temps, de cette patine des années à même d'offrir du meilleur... enfin elle en parle mieux que moi, elle le pratique depuis bien plus longtemps.
C'est ce même esprit que réparer un objet, mettre de la valeur dans le cassé, je vous en parlais là et Framboise (dans les commentaires) mettait d'ailleurs en avant cette philosophie.
Une pensée pour tous ceux qu’une vague de douleur (physique ou psychique) atteint en ce moment. Et je repars dans mon cheminement sur l'art de se reposer et de reprendre des forces.
NB: Et si le concept de waba sabi vous interpelle, vous pouvez lire ici aussi pour vous faire une idée et là avant que je reparle de cette "belle impression" et du livre de Dominique LOREAU "L'art de l'essentiel" .