“Le traitement diminue le risque de transmission du VIH »: Le Conseil National du Sida (CNS), l'avait écrit, dès avril 2009, dans son Avis suivi de recommandations. C'était à la suite de précédentes études dont une publiée trois mois auparavant, dans le Lancet qui démontrait déjà sur l'intérêt du traitement comme outil novateur de la lutte contre l'épidémie d'infections à VIH. Faisant suite aujourd'hui à la publication des résultats de l'essai HPTN052, le CNS rappelle sa position et appelle à une volonté politique ferme de mise en oeuvre de ces stratégies dans le cadre d'une approche de prévention combinée.
“Dans ce contexte, un certain nombre de données scientifiques, en montrant que la mise sous traitement des personnes infectées réduit fortement le risque que ces personnes transmettent le virus par voie sexuelle, ouvrent une perspective nouvelle pour le contrôle de l'épidémie. Outre le bénéfice thérapeutique individuel qui justifiait et guidait sa prescription jusqu'ici, le traitement pourrait être utilisé également pour son impact sur le niveau des transmissions et devenir ainsi un outil capable, à un niveau collectif, d'enrayer la dynamique de l'épidémie”, écrivait alors le CNS.
HPTN 052: Les résultats de ce nouvel essai international, de l'Université de Caroline du Nord avec les NIAID, publiés au 12 mai 2011, confirment que le la mise sous traitement antirétroviral des personnes infectées par le VIH diminue très fortement le risque de transmission du virus par voie sexuelle, confirmant l'intérêt d'une mise au traitement précoce. Menée par l'un des experts les plus éminents sur 1.763 couples de 9 pays du monde -dont l'un des partenaires est infecté et l'autre pas- l'étude montre que lorsque le système immunitaire du partenaire infecté est encore relativement en bonne santé, le traitement antirétroviral (TARV) précoce conduit à une réduction de 96% dans la transmission du VIH à leurs partenaires.
Le traitement précoce des personnes infectées peut avoir un impact majeur sur la propagation de l'épidémie. Le CNS confirme à nouveau, à la lecture de ces résultats, que les traitements antirétroviraux sur le risque de transmission sexuelle sont un outil puissant à la fois au plan collectif, pour enrayer la dynamique de l'épidémie, et au plan individuel, en élargissant la palette des moyens de prévention disponibles. Le CNS rappelle la nécessité simultanée d'un dépistage beaucoup plus large et précoce de l'infection, et d'inscrire ce nouvel outil dans une approche de prévention dite « combinée », promouvant la complémentarité des différents outils disponibles pour optimiser la protection de chacun et celle de ses partenaires.
Il appelle donc à l'affirmation d'une volonté politique ferme de mise en oeuvre de ces stratégies.
Source: Communiqué CNS, http://www.cns.sante.fr/IMG/pdf/Avis_sur_l_interet_du_traitement.pdf
Autres Sources :Lancet 2009 Jan 3 ; Vol. 373 : 48 - 57.Universal voluntary HIV testing with immediate antiretroviral therapy as a strategy for elimination of HIV transmission : a mathematical model.- NIAID “Treating HIV-infected People with Antiretrovirals Protects Partners from Infection Findings Result from NIH-funded International Study”(Visuels ONUSIDA)
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