Encadré par deux décès et deux enterrements, le récit est toujours fait à la première personne, comme s’il s’agissait d’une longue confession, sauf que le « je » est tour à tour celui de Louisa suivi de celui de Clem. Elles sont trop opposées pour écrire à quatre mains, trop individualistes aussi et n’utilisent que très peu le «nous » trop consensuel dans leur cas. Depuis l’enfance, leur mère les a toujours mises en concurrence sur tous les sujets si bien qu’elles ne s’aiment que de loin et se font du mal dès qu’elles sont réunies. Toute leur histoire tient à ce lien fort et fragile qui fait qu’elles partagent une histoire commune de famille dont les membres sont attachés fortement à leurs racines bien qu'ils soient tous dispersés sur tout le territoire des États-Unis.
Louisa vit en artiste dans la «mythique Santa Barbara» mais ne rêve que de Manhattan, de mariage et d’enfants tandis que Clem, plus jeune, aux relations amoureuses compliquées et éphémères, éprouve un si grand attachement envers les animaux sauvages que son métier est de les défendre dans les montagnes Rocheuses.
Le roman est l’histoire de leurs relations les rares fois où elles se rencontrent dans leur vie d’adultes. Qu’elles se rapprochent ou s’éloignent au gré des événements familiaux, qu’elles s’aiment ou se détestent selon les circonstances, leurs relations ne sont jamais indifférentes et banales, jamais simples non plus, toujours sur le mode explosif.
En général, j’aime beaucoup les histoires de fratries. Un de mes livres préférés demeure: «Les quatre filles du Dr March», lu, relu et vu en larmes au cinéma mais cette fois, je n’ai pas réussi à m’identifier à ces deux femmes, malgré ma propre histoire de sœurs compliquées. Je me suis trop souvent perdue dans les nombreux événements sans savoir exactement qui éprouvait quoi. Je referme le roman avec un sentiment ambigu de confusion et de léger ennui. J’ai éprouvé par moments beaucoup d’intérêt pour certains passages beaux et intéressants mais beaucoup de découragement aussi quand je me perdais dans la narration.
Je me situe donc dans le second groupe de blogueurs : celui qui n’est que moyennement satisfait de cette lecture (voir ICI les différents billets)
Après ma lecture d’un roman, j’aime bien relire les titres donnés par l’auteur aux chapitres de son livre comme s’il s’agissait de résumés miniatures ou de guides pour remettre sur la bonne voie le lecteur égaré. Je regrette que désormais les éditeurs ne sentent plus le besoin de regrouper ces titres sur une page en fin de volume laissant le soin au lecteur (qui pour cela ne doit pas être trop pressé) de feuilleter le livre pour les retrouver. Ce qui n’est pas toujours si facile.
Voici ceux de ce roman dans lequel je me suis un peu noyée à vrai dire.
1 Nage jusqu’au milieu : 1980 (pages 11 à 71)
2 Ce n’est pas le bon moment : 1983 (72 à 113)
3 Elevage : 1986 (114 à 166)
4 Une porte vers le ciel : 1989 (167 à 200)
5 Je te vois partout : 1990 (201 à 246)
6 Un manteau multicolore : Février 1993 (247 à 288)
7 Le prix de l’argent : Mai 1993 (289 à 340)
8 Le monde que nous avons fait : Août 1993 (341 à 383)
9 Le dernier mot : 2005 (384 à 427)
Louisa et Clem de Julia Glass, Roman traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anne Damour. (Editions des Deux Terres - Mars 2011 – 427 p) Titre original : I See You EverywhereLu dans le cadre deBabelio que je remercie ainsi que les Editions des Deux Terres.