Le vent soufle en folie ...
Le vent souffle en folie, à travers la garigue
Tordant sous ses assauts, un bois que rien n’irrigue.
Le feu jaillit du ciel ou plutôt des enfers
Ravage les collines à tord et à travers.
Brulant sur son passage, en ne respectant rien
Les arbres centenaires, ce poumon des terriens.
L’horrible couleur cendre, remplace la beauté
Des arbres, des sapins, de toute la futaie.
Les flammes monstrueuses, en langues étourdissantes
Escaladent les monts, lueurs éblouissantes
Descendent dans les creux, ravagent les vallons
Le bois vert qui se tord et chuinte comme un ballon
Projette dans les airs en gerbes d’étincelles
Des flammèches de feu, projectiles mortels.
Le couple monstrueux, le Mistral et le feu
S’en donnent à qui mieux-mieux dans cet horrible jeu
De bruler, de détruire et dans ce fait mortel
Ne laisse rien en vie, ou laisser mort comme tel.
La couleur de la cendre recouvrant cette terre
Remplace la beauté de ces vallons austères.
Et sous ce ciel d’azure, portant nulle souillure
La vie s’en est allée, tuée par la brulure.
Et puis, comme par magie, celle de l’eau qui tombe
Plus forte que la mort, plus forte que la tombe
Un brin d’herbe est sorti de cet amas de mort
Ressuscitant la vie qui refleurit encore,
Et prospère et grandit pour tenir la promesse
Que la vie toujours là, vivra dans l’allégresse.
Le temps sans toi qui passe est ce couple hideux
Du Mistral et du feu qui me font malheureux
Mais, mon amour pour toi comme cette herbe joyeuse
Renait parmi les cendres comme joie merveilleuse.