Sleeping beauty, malsain ou brillant

Par Raoulvolfoni

Présenté par Jane Campion (The Piano, Bright Star) en compétition au Festival de Cannes, Sleeping Beauty, le premier film de Julia Leigh sera sans doute l’énigme de la semaine. Le trailer reste soft, un peu à la manière de Eyes Wide Shut  mais le sujet est des plus brûlants.

www.youtube.com/watch?v=5sIGo9z2JDU

Dans ce film sulfureux, l’héroïne, Emily Browning (Baby Doll dans Sucker Punch) fait partie de ces prostituées adolescentes que l’on drogue pour qu’elles ne se souviennent de rien le lendemain. Bon, le synopsis suffit déjà à soulever le coeur et quelque interrogations. Emily Browning a déjà fait parler d’elle dans le dernier Snyder qui, je vous le rappelle, était déjà très largement orienté sur un message glauque lié à l’enfance, la maltraitance et les abus sexuels.

Sleeping Beauty semble donc aborder la même thématique avec une nudité juvénile des plus dérangeantes. J’ai confiance en Jane Campion pour savoir traiter avec maîtrise un sujet aussi délicat mais j’avoue m’inquiéter un peu quant aux choix de la jeune actrice. A trop tenter le diable dans des rôles similaires et malsains, elle risque d’être rapidement cataloguée comme la jeunette sexuellement addictive voire même blacklistée par la profession bien-pensante.

En ces temps d’actualité plutôt troublée sur le sujet (et le mot est faible), je ne suis pas certain que la thématique retenue pour ce film soit des plus opportunes mais, à force de politiquement correct et de norme, on en vient rapidement à ne proposer au public que du pré-maché.

C’est pourquoi, un peu sur la défensive et préparé, j’irai le voir.