L'auteur de l'étude, le Dr. Myron S. Cohen, est professeur émérite de médecine, de microbiologie et d'immunologie, et de la santé publique à l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill. Il est également vice-chancelier adjoint de la santé mondiale et directeur de l'Institut de l'UNC pour la santé mondiale et les maladies infectieuses. Le Dr Cohen est reconnu comme l'une des sommités du monde experte en transmission et en prévention du VIH / sida et autres maladies sexuellement transmissibles.
Ce grand essai randomisé, du nom de HPTN 052, a souhaité évaluer si des médicaments antirétroviraux peuvent prévenir la transmission sexuelle de l'infection VIH chez les couples dont l'un des partenaires est infecté par le VIH et l'autre ne l'est pas. Lorsque le système immunitaire du partenaire infecté est encore relativement en bonne santé, ce traitement antirétroviral (TARV) précoce conduit à une réduction de 96% dans la transmission du VIH à leurs partenaires. Cette étude démontre ainsi, de façon convaincante, que le traitement précoce des personnes infectées peut avoir un impact majeur sur la propagation de l'épidémie.
Les auteur ont mené leur recherche sur 1.763 couples de 9 pays du monde, non admissibles au traitement antirétroviral selon les normes actuelles de l'OMS. Les couples ont été assignés au hasard à l'un des deux groupes d'étude, traitement immédiat et traitement différé. Dans le premier groupe, le partenaire infecté par le VIH a entamé un traitement antirétroviral (ART) dès que le couple était inclus dans l'étude (groupe traitement immédiat), dans le second groupe, les partenaires infectés n'ont commencé leur ART à CD4 entre 200 et 250 /μL ou au moment où ils développaient un SIDA (groupe traitement différé). Les couples dans les deux groupes ont reçu des soins primaires, des conseils et des préservatifs.
Les résultats de cette étude, qui devait se conclure en 2015, ont été publiés de manière anticipée, étant donnée l'évidence des avantages d'un traitement précoce. Les données disponibles montrent que parmi tous les couples inclus dans l'étude, 28 nouveaux cas d'infection à VIH sont survenus avérés liés au partenaire infecté. Parmi ces 28 cas, une seule nouvelle infection est survenue chez un couple du groupe de traitement immédiat.
Les résultats ont également démontré un autre bénéfice clinique d'ART précoce, dans la prévention de la tuberculose extrapulmonaire.
Une question maintes fois reposée : Le traitement antirétroviral (TARV) dans la prévention de l'infection à VIH est une question maintes fois reposée par l'OMS et de récentes études avaient déjà conclu à l'intérêt d'un traitement antirétroviral précoce: Une étude parue en 2009 dans The Lancet avait démontré que le fait d'initier un traitement suivant les recommandations actuelles (lorsque le taux de CD4 est inférieur ou égal à 350 / μL) augmente de 28 % le risque de SIDA et de décès par rapport à une instauration plus précoce, à un taux compris entre 351 à 450/μL. Les études en cours de l'ANRS, 142 START et 12136 TEMPRANO, travaillent à déterminer s'il faut commencer encore plus tôt le traitement et surtout à quel stade. Enfin, le Conseil national du Sida publiait en mai 2009, des recommandations importantes sur l'intérêt du traitement en prévention de l'épidémie d'infections à VIH.
Source: NIAID “Treating HIV-infected People with Antiretrovirals Protects Partners from Infection
Findings Result from NIH-funded International Study”(Visuels CDC)