« La peinture a été, bien avant la photographie, ce que j’ai d’abord regardé. Puis j’ai assez vite compris, notamment grâce à la fréquentation de l’atelier de Monory, puis deviné, quand je me suis rendu à Venise en 1965 devant les tableaux de Carpaccio, qu’il y avait une ressource de la langue devant le silence de la peinture. Le silence renforcé de la peinture était d’abord un défi pour le langage, mais surtout une chance et une réserve de sens inépuisable. Parce que ce n’est pas un sens articulé, mais une présence d’un sens à lui-même, comme une énigme suspendue. »
Jean-Christophe Bailly, cité par Emmanuel Laugier dans son article « L’étoilement des panoramiques », Le Matricule des anges, n° 213, mai 2011, 5, 50 € (dossier consacré à Jean-Christophe Bailly, à l’occasion de la sortie de son livre Le Dépaysement, voyages en France, au Seuil, dont il sera rendu compte ultérieurement dans Poezibao.