PROPHETIE.
Nous en étions où des miroirs
des jeux de gangues
et des sosies en transit ?
Le temps parfois s'arrêtait
au bord d'une catastrophe
et pendant que des poètes versifiaient
nous, les parias désignés, éprouvions déjà
les stances de l'après-vie
vite il faudra sortir
de ces pièges obscènes tendus
dans les entrelacs des pensées perdues
la réalité se tenait à l'écart
des préjugés civilisateurs
les armées robotisées quadrillaient l'espace
avec de grandes enjambées de sang
à vif l'histoire s'effondrait dans les marges
des premières pages des quotidiens du soir
le mensonge régnait en maître absolu
et Maldoror du haut de son perchoir
laissait planer le doute
il lançait son cri lugubre
à travers les salles vides du désespoir
rien ne serait plus comme avant
les jours s'amenuisaient
tandis que la nuit aux mille facettes
déroulait ses fleuves de cristaux froids
dans le lit des antiques odyssées
le soleil se cramponnait
aux voûtes de la galaxie
en vomissant des écailles de feu
nous ne savions plus qui nous étions
nos sources vives se tarissaient
et nos langues se chargeaient
d'un silence poisseux
l'arbre de la vie ne chantait plus
il attendait un signal sidéral.
La Colle s/ Loup,
le 12 mai 2011