Quand une chanteuse décide de devenir actrice, un de ses fans n'est pas content et compte bien le montrer à celle qu'il admire...
La critique dingue de Borat
Après avoir évoqué des navets sur ce blog, parlons enfin du grand cinéma. En 1998, le regretté Satoshi Kon réalisait son premier film d'animation, Perfect Blue.
Mais là où d'autres auraient commencé par un petit film, le réalisateur signait ici son film le plus violent sur les 4 qu'il a fait, délivrant un putain d'uppercut.
Vous croyez qu'un dessin animé doit être gentillet? Satoshi Kon vous démontrera que vous avez tort. Tout comme les autres films du réalisateur, il est indéniablement sous estimé et méconnu. Pourquoi? Parce que si ce n'est pas un film d'Hayao Miyazaki, les diffuseurs n'en ont strictement rien à carrer. Pas que je craches sur les chefs d'oeuvre de Miyazaki san, mais ce sont les seuls films d'animation japonais visibles sur nos écrans. Ce qui fait que beaucoup ne connaissent pas ce grand cinéaste ou Isao Takahata.
Perfect Blue conte l'histoire de Mima, une chanteuse voulant devenir actrice. Pour elle, tout va bien, elle a même trouvé un premier rôle dans un thriller. Sauf que ses fans ne sont pas tous élogieux. Certains la trouvent encore bien, mais un en particulier n'adhère absolument pas.
Pire, il dévoile sa vie privée sur Internet. L'héroÏne sombre alors peu à peu dans la folie, ne supportant plus son image, se recroquevillant chez elle, pensant également être schyzophrène.
Kon n'est pas tendre avec son héroÏne. D'ailleurs, son seul rôle est une stripteaseuse se faisant violer en public. Pour dire si le coco ni va pas de mains mortes.
Si le net n'était pas encore à son apogée, parlant des rumeurs les plus folles, Kon réussit à montrer ses méfaits bien avant l'heure.
Impossible de ne pas penser aux réseaux sociaux (Facebook en tête) et autres blogs. Le réalisateur montre jusqu'où peut aller le fan, aussi hardcore soit-il.
Pire encore, la jeune femme perd pied dans son monde, au point de se demander si les personnes étrangement mortes ou blessés autour d'elle ne serait pas dû à elle même.
Certes, je mets Perfect blue dans la catégorie drame, mais on pourrait très bien parler de slasher (scènes de meurtres violentes et gores) ou de thriller.
Le final avec l'affrontement est tout aussi dérangeant, Kon parvenant à destabiliser le spectateur avec des allers retours sur les visages. On ne sait qui est qui.
L'animation de MadHouse n'a pas vieilli du tout, ce qui est un excellent point de nos jours où la technique doit être irréprochable.
Un premier coup ravageur et percutant.
Note: 19/20