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J’ai accroché un poisson d’avril au dos du printemps
En l’invitant à ne pas se retourner tant l’hiver ne demandait que revenir
*
Feuilles qui aveuglez ma fenêtre
En vous habillant de lents bourgeons en vue de floraisons à venir
Savez-vous la saveur du temps qui passe à ne rien faire d’autre que rêver
*
Et je rêve si souvent d’errer en lentes divagations
De tremper ma plume au sel de vies rencontrées par hasard
Pour en délivrer la substance en volutes de mots évanescents
*
Ce n’est que rêve
Bien sûr
Car il faut assiettes pleines
Aux jeunes appétits en mal de grandir
.
La course reprend donc ses droits
Le nez en l’air n’est pas de mise
Il faut chausser les godillots des obligations
Enfiler le paletot des actions obligatoires
Rentrer la tête dans les épaules
Affronter la mauvaise humeur d’un jour
Long si long qu’il passe sans prévenir
Brûlant feux rouges et stops
Sans même une tôle froissée
*
Paumé j’attends l’autorisation d’écrire
Les poètes officiels s’interrogent sur leur place
La mienne est évidente
C’est pourquoi
Sans doute
Ne serai-je jamais poète
.
Les pages passées présentes et à venir
N’y changeront rien
.
Manosque, 6 avril 2011
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