J’aurais voté OUI, mais j’étais trop petit

Publié le 12 mai 2011 par Mercure

Tel est le titre d’un livre paru début mai 2011 au Québec.
Douze auteurs y exposent avec force et passion leur désir de vivre dans un pays indépendant, en symbiose avec tous les autres pays du monde, y compris le Canada. Ils expriment leur souffrance d’habiter une région du monde conditionnée par une population étrangère dont ils n’ont pas délibérément choisi la patrie, ni surtout la langue.
Ils le font avec leurs mots, leurs émotions, leurs indignations, dans une langue colorée, vive, affective, douloureuse. Leurs esprits semblent plus proches des premières années de la Révolution tranquille que de la récente campagne électorale fédérale, dont les acteurs donnent l’impression d’avoir abandonné la phase de l’Histoire du Québec ouverte par leurs aînés en direction de l’indépendance.
En les lisant, en les écoutant, on se prend à éprouver de la fierté, celle de l’espoir, celle des générations de leurs parents et grands parents qui ont ouvert la route de la liberté.
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Et ce livre possède une histoire, que je résume brièvement ci-dessous :
Le MSQ (Mouvement Souverainiste du Québec), fondé et présidé par François Saint-Louis, attribue chaque année le prix Pierre Bourgault, le dimanche précédent la fête du Québec (24 juin).
Mais en 2010, Guy Bouthillier, ancien président de la Société Saint-Jean-Baptiste, suggère à François Saint-Louis de remettre exceptionnellement ce prix le 10 septembre cette année-là, de manière à faire coïncider cette remise avec le 50e anniversaire de la création du RIN (Rassemblement pour l’Indépendance nationale).
C’est ce que fit François Saint-Louis. Pour appuyer l’évènement, il eut également l’idée de faire appel à plusieurs jeunes membres du MSQ pour prononcer des discours à cette occasion : Bruno Forest et Anthony Fortin, mais aussi à Catherine Dorion, que l’on retrouvera ensuite parmi les auteurs du livre.
Séduit par la qualité de ces discours et la passion avec laquelle ces jeunes orateurs les avaient prononcés, François Saint-Louis les réunit ensuite pour leur demander s’ils accepteraient de se produire en public dans un spectacle comportant un accompagnement musical, au cours duquel ils présenteraient une nouvelle fois leurs discours, sous réserve de trouver quelques autres jeunes susceptibles de compléter ce spectacle.
Cette proposition fut acceptée avec enthousiasme par ces jeunes patriotes, et le spectacle fut monté le 5 novembre 2010 au Théâtre Plaza, rue Saint-Hubert à Montréal, où il reçut un accueil chaleureux de la part du public.
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À quelque temps de là, Claude-Émilie Marec et André Serra, animateurs de la maison d’édition EDITAS, assistaient à une réunion au siège de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. À l’issue de cette réunion, une jeune femme se présenta à Claude-Émilie en tant qu’amie du groupe de François Saint-Louis et l’informa de ce que l’idée de faire publier les textes du spectacle du Plaza avait traversé l’esprit du groupe. Claude-Émilie vit là une superbe occasion de contribuer à l’action du Québec vers l’indépendance, et téléphona le jour même à  François Saint-Louis pour lui proposer la contribution de sa maison d’édition, EDITAS. Quelques jours après, nous recevions chez nous François Saint-Louis, accompagné de l’un de ses jeunes auteurs. Après avoir abondamment discuté du projet, nous nous sommes mis d’accord sur la manière de réaliser avec nos nouveaux amis ce projet d’Édition, et avons commencé à travailler ensemble.
Ce fut le début d’une belle aventure.
* * *
Il fallut d’abord réunir les textes, au nombre de douze.
Une difficulté est venue du fait qu’il s’agissait de textes devant être déclamés, vécus, joués sur scène, donc peu construits pour être lus dans un livre. Un multi logue s’engagea alors, via internet, entre Claude-Émilie et chacun des auteurs. Persuader chacun de transformer son discours en un texte destiné à la lecture ne fut pas facile, mais, la meilleure bonne volonté aidant, le but fut atteint et l’ensemble des manuscrits ordonné en 136 pages d’un format aisé à lire.
François Saint-Louis en signa l’avant-propos, et l’ouvrage fut préfacé par Gilles Laporte, professeur au collégial et à l’UQAM, membre fondateur de la Coalition pour l’Histoire. Gilles Laporte a reçu le titre de «  Patriote de l’année 2010-2011 », décerné par la SSJB de Montréal.
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Ces douze textes soulignent le souci palpable de la chose publique d’une génération à cheval sur le Cegep et l’université, alors que les Québécois plus âgés soutiennent souvent, sans rien en savoir, que les jeunes ont perdu toute curiosité à l’égard de leur destinée politique.
Bien au  contraire, ces jeunes auteurs montrent qu’ils s’affirment avec force en faveur de la réalisation d’un pays québécois, au moment même où leurs aînés viennent de laisser tomber le flambeau de René Lévesque, en privilégiant un parti fédéraliste aux récentes élections fédérales.
Voici donc le premier acte de la suite. Voici la première expression de la relève, après un trou politique qui aura duré quinze longues années.

© André Serra
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