Peut-être vous a t-on déjà fait une proposition en ce sens, rejoindre une équipe dynamique de joyeux rédacteurs au sein d’un site collaboratif. Aventure tentante, surtout si le site en question jouis d’une bonne visibilité. Est-ce vraiment une bonne chose ?
Répondre de façon brutale à une telle question serait une erreur. Il existe un bon nombre de facteurs à prendre en compte. Ces facteurs sont variables d’un individu à l’autre. En premier lieu, votre propre caractère, puis l’état à l’instant T de votre propre notoriété sur la toile, votre domaine de compétence, le temps dont vous pourriez disposez, et ainsi de suite. La réponse à cette question ne peut être universelle.
L’aventure du collaboratif
Mais, je suis joueur, et taquin. Alors, je vais répondre, à la normande. Je vais dans cet article, expliquer, à mon sens, pourquoi il ne faut pas se lancer dans cette histoire. Je vous préviens tout de suite, il va y avoir une bonne part de vrai, elle sera bien saupoudré une bonne dose de mauvaise fois pour forcer un peu le trait.
En ce qui me concerne, j’ai pris contact avec deux sites à forte notoriété. Par chance, on m’a ouvert les portes de deux sites. J’ai publié sur l’un, mais pas sur l’autre.
Le retour de « la boite »
Sur le premier, dès mon entrée, j’ai reçu plusieurs mail. Très pro, très cadrés, avec charte du site, guidline et tout le toutim. J’avais un peu l’impression de revenir dans une entreprise. Pas de chance pour moi. L’univers de l’entreprise made in France, pas mon truc.
Une fois que j’ai eu digéré les quelques (nombreuses) informations sur ce que l’on attendait d’un rédacteur, j’ai été faire un tour sur le groupe Facebook du site. Groupe réservé à l’équipe de rédaction. J’ai dit bonjour, me suis présenté, j’ai eu la sensation d’entrer au club des rédacteurs anonyme. Tout ce que j’aime. Mais bon, je n’allais pas faire mon asocial de service.
Vous ne fixez pas les règles
Vint ensuite le premier article. Et là, finalement, je me rend compte que mon domaine de compétences n’est pas vraiment en phase avec le site. Quand je parle de quelque chose, je parle à la première personne, je m’implique, livre une expérience personnel, une expérience.
L’écriture reste une expérience profondément personnel, à mon sens. Serez vous apte à vous fondre dans une lige éditoriale à la quelle vous ne pourriez adhérer sur le long terme ? Se poser la question la question est déjà une réponse.
Par exemple, pour parler d’un plugin WordPress, je me sens obligé de l’avoir un tant soit peu testé avec d’en parler, histoire de ne pas passer pour un con à la première question piège. Le soucis, c’est que là, impossible de parler ainsi, il faut rester « généraliste », le « on » sera privilégié au détriment du « je ». Soit. Je comprend, mais cela me refroidis. Nous sommes à une époque ou tout est de plus en plus déshumanisé, alors, en remettre une louche, pas mon trip.
Mais j’y vais. Je me fais une douce violence, et je balance donc mon premier article. Et là, le vide. Je soumet à relecture, mais je ne reçois jamais un mail ou un tweet pour me dire quand mon article sera publié. Je reçois des dizaines de mails provenant du groupe facebook tout la journée, des tweets auto de relance, mais pour me dire quand mon article sera publié, rien. Sympa. A moi de chercher dans le back-end à quelle date ma prose sera publiée. Question rapport humain, je trouve la chose plus que moyenne. Mais bon, je dois être un peu vieux jeu, web 1.0 sans doute
Pression amicale et intrusive à souhait
Ensuite, comme je le disais plus haut, je reçois donc des tonnes de mails d’appel à la rédaction d’article ou des tweet auto. Bien entendu, tout ce petit monde, moi, je ne l’ai pas voulu, cela fait tout de même partie du package. Du coup, je me sens envahis, spammé. Je veux bien écrire de temps en temps, mais ce site, c’est pas mon job. Il existe comme une forme de pression permanente qui est très pénible. Bien sûr, je pourrais changer les paramètre des mails dans facebook.
Sauf que, chercher une option dans facebook, c’est souvent le parcours du combattant. Si vous utilisez l’outil très régulièrement, il se peut que ce soit facile, mais si comme moi vous y passer de temps en temps, c’est une autre histoire. A titre comparatif, si je vous demande de modifier le comportement de la boucle sur l’index de votre WordPress pour n’afficher que les articles de telle catégories, vous risquez de vous sentir démunis… Alors, facile facebook ??
Des retombées pour ma notoriété ?
Passé ces petits écueils, je me dit que finalement, c’est peut-être le prix à payer pour obtenir quelques retombées indirectes en termes de notoriété. Ouais… bah c’est tellement indirect, que le train s’est sans doute planté de trajet. Question retombées, c’est, heu, néant.
Alors, je met tout de suite un bémol, pour certains, c’est tout le contraire. les retombées sont nombreuses. Il se peut que l’usage de WordPress ne soit pas un sujet de prédilection pour les lecteurs du (des) dit site. Je peux le comprendre, le site est assez généraliste, et WordPress reste une niche, large, vaste, mais une niche. Le public de ce site n’est donc pas forcément ma cible, et les retombées sont forcément moindres.
Avant de vous lancer véritablement, faites bien le tour du site, essayez d’avoir quelques retour de personnes déjà dans la place. cela pourra vous éviter une veste.
Finalement, je pense que je vais mettre un terme à ma contribution sur ce site. Si l’expérience valait le coup d’être tentée pour voir, rien ne me pousse à continuer. Je pense qu’il plus intéressant pour moi de donner de mon temps à mes lecteurs ici, que de le faire pour un public qui n’est pas le mien. De plus, ce côté hyper intrusif me pose un vrai problème d’état d’esprit. Je ne suis ni le salarié de ce site, ni un pigiste. Au quel cas, je serais rémunéré. Hors, ce n’est pas le cas.
L’erreur de casting
En ce qui concerne le second site, je n’ai en fait jamais publié dessus, et n’y publierais jamais. Je me suis planté dans les grandes largeurs. Je pensais pourtant mieux connaitre l’ambiance, et avoir une meilleure idée de ce que j’allais y trouver. L’erreur est humaine, et j’en fait une en pensant pouvoir apporter quelques chose à cette équipe. Mais en fait non, le décalage est bien trop grand. Il me faudrait trop de temps pour me rapprocher. Et ce temps là, je ne l’ai pas. J’ai donc quitté le navire assez rapidement, sans fâcherie aucune. Une erreur de casting, ça arrive.
Un bilan très mitigé…
Au final, je pensais que l’expérience serait plus riche. Mais il n’en est rien. Il y a, dans tout cela, ma propre part de « responsabilités ». J’ai un caractère affirmé, et je suis, je crois, assez ouvert d’esprit, je crois avoir des idées assez claires sur la façon dont je souhaite travailler, et surtout avec qui. Hors, dans le contexte du blog collaboratif, vous ne décidez pas de grand chose. C’est le soucis, quand vous bossez à votre compte, vous aimez avoir la main sur toute la chaine de prod’. Et là…bah non. Ce qui est normal, puisque ce bébé, ce n’est pas le votre. Ensuite, mon domaine de compétences est bien différents des médias sociaux, et si wordpress, en tant qu’outil peut se positionner en aiguilleur des flux d’informations, il reste un outil. Il n’est en rien un sujet d’information, de buzz ou autre. C’est un support et non une finalité ou une mode. Difficile donc de publier sur des médias généralistes avec des compétences précises sur un outil.
…Mais je retenterais bien l’aventure, ailleurs
Je serais community manager, à l’affût de qui fait le buzz et comment, je pense que mon analyse serait différente. Néanmoins, je pense qu’il est possible de créer un média collaboratif qui traite de WordPress. Si ça vous branche, l’idée est posée. On peut en parler
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