Minuit à Paris (2)

Avant-hier, j’avais attiré votre attention sur l’affiche du film de Woody Allen, Minuit à Paris. J’ai remarqué aujourd’hui que le distributeur n’avait pas hésité à faire imprimer de nouvelles affiches, elles aussi abondamment présentes sur les colonnes Morris. Mais, curieusement, elles sont différentes des précédentes.

La photo qui constitue l’essentiel de la surface imprimée a été recadrée. La partie gauche a disparu et le personnage d’Owen Wilson, qui se trouvait à peu de distance du milieu du cadre, est désormais tout près de son bord gauche. En conséquence, la liste de noms qui se trouvait à gauche a été déplacée et figure à droite. Je ne peux être formel mais il me semble aussi que, dans l’opération, la police de caractères employée a sensiblement grandi.

Précédemment, cette liste se trouvait à gauche, légèrement décalée vers le bas, et n’était finalement guère lisible. Il fallait vraiment détacher son regard de l’image colorée du quai de Seine pour aller explorer une zone sombre, vaguement sinistre, et s’efforcer de déchiffrer ce qu’il s’y trouvait. Désormais, les noms s’affichent orgueilleusement en pleine lumière, du bon côté de l’axe du temps, vers l’avenir, l’espoir, l’action, la droite quoi ! Orientation tellement chérie que de plus en plus nombreux sont ceux qui ne s’en satisfont plus et lorgnent sans retenue vers l’extrême droite.

Indépendamment de toute interprétation politique qui serait assurément malveillante, c’est un fait que nos yeux se portent plus spontanément vers la droite d’une image, en quelque sorte vers l’avant, tandis que le côté gauche correspond davantage à une attitude de repli, de retour vers le passé. Pour moi, le résultat est que les noms des interprètes sont désormais bien plus visibles. Le nom de la première dame de France, en troisième position, est dans une position quasi centrale. Désormais, nul ne pourra plus ignorer que la pierre angulaire de ce film, que les critiques commencent à encenser, c’est la si charmante Carla Bruni-Sarkozy.

Que les palmes de la gloire la recouvrent, sans épargner de leurs faveurs son heureux mari !