Au moins dès 1993, les laboratoires Servier savaient que la norfenfluramine était un produit du métabolisme du Mediator. Crédits photo : FRED TANNEAU/AFP
Les laboratoires Servier se sont bien gardés de faire savoir aux autorités sanitaires que son médicament était proche de la norfenfluramine, une molécule retirée du marché en 1997.
Les laboratoires Servier sont mis en cause pour avoir caché le fait que le Mediator commercialisé en 1974 était une molécule similaire à l'Isoméride et au Pondéral, deux médicaments contre l'obésité interdits depuis plus de 14 ans.
Valvulopathie et hypertension
Ces deux produits, comme tous les médicaments de cette famille des fenfluramines, et comme tous les anorexigènes amphétaminiques ont été retirés du marché en 1997, après qu'une étude internationale dirigée par le Pr Abenhaim, avec l'équipe de pneumologie de l'hôpital Béclère ait montré que toute cette classe thérapeutique augmentait le risque d'hypertension artérielle pulmonaire.
Quelques mois plus tard, les Américains découvraient que ces molécules augmentaient aussi le risque de valvulopathie. En réalité, en l'an 2000, c'est la norfenfluramine, produit du métabolisme des fenfluramines qui apparaissait responsable de ces complications.
Les risques de la norfenfluramine
Un document publié jeudi par Le Monde, consultable sur le site du Figaro, souligne qu'au moins dès 1993, les laboratoires Servier savaient que la norfenfluramine était un produit du métabolisme du Mediator.
Mais ils se sont bien gardés de le faire savoir aux autorités sanitaires, aux experts, aux médecins. Sinon, le Mediator aurait été retiré du marché, en même temps que les autres médicaments, fin 1997.