La maquette d’un lit

Publié le 13 mai 2011 par Louvre-Passion

A l’entrée des « appartements Napoléon III », dans une vitrine on voit la maquette d’un lit somptueux. C’est celle du lit destiné à l’appartement de madame du Barry au château de Fontainebleau en 1772.

Jeanne Bécu, comtesse du Barry (1743 – 1793) est d’abord modiste à Paris puis pensionnaire d’une maison de prostitution. En 1768 elle est présentée à Louis XV par le comte Jean du Barry dont elle est la maîtresse. Le roi, captivé par sa beauté et sa gaieté, en fait sa maîtresse officielle, il lui fait bâtir une résidence à Louveciennes, près de Marly. A la mort du roi en 1774 elle se retire de la cour. Au cours de la Révolution elle passe en Angleterre afin de mettre ses diamants en sûreté, arrêtée à son retour en France elle est accusée d’intrigues royalistes et guillotinée en 1793.

Durant sa liaison avec Louis XV elle dispose d’appartements privés dans les résidences royales. Au cours du voyage de la cour à Fontainebleau elle obtient du roi la rénovation et l’agrandissement de son appartement. C’est à cette occasion qu’un lit exceptionnel lui fut livré. Après la mort du roi Madame du Barry garda ce lit dans son château de Louveciennes jusqu’à sa mort en 1793.

Il s’agit d’un témoignage rare des processus de création des objets d’art au XVIIIe siècle. La cire était utilisée pour la réalisation de projets soumis aux autorités officielles dans le domaine de l’architecture, de la sculpture ou de la décoration d’intérieur, ce matériau malléable était additionné de colorants pour donner aux commanditaires une vue « 3D » de la future réalisation.

Les spécialistes du musée pensent que la réalisation de cette pièce fut confiée aux artisans d’art qui travaillaient pour le « Garde meuble de la Couronne » qui correspond à notre « mobilier national », le lit mesurait 3,24 mètre de haut et 1,38 mètre de large. Après l’exécution de Madame du Barry en 1793 son mobilier fut dispersé et le lit disparu. Il n’en reste aujourd’hui que cette petite maquette en cire que l’on peut voir, jusqu’au 5 juillet 2011, en salle 96 au premier étage de l’aile Richelieu.