Dossier Pirates des Caraïbes

Comme vous le savez sûrement, Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence, le dernier opus des aventures de Jack Sparrow, sort le 18 mai 2011 sur les écrans français. De nouveaux personnages vont faire leurs apparitions telles que des sirènes, des zombies, Barbe-Noire et bien d’autres…leur but ultime ? Trouver la Fontaine de Jouvence. On s’est tous rêvé pirates ! Cartes au trésor, drapeaux noirs marqués d’une tête de mort, canons, poignards, beuveries, sirènes et autres créatures ont tous nourri notre imagination. A l’occasion de la sortie de Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence, nous vous proposons un dossier complet sur les pirates. Alors ? Sont-ils un mythe ou une réalité ?

Barbe-Noire : le pirate a-t-il réellement existé ?

Il serait né sous le nom d’Edward Drummond vers 1680 en Angleterre. Sous le nom d’Edward Teach, il sert la couronne britannique avec bravoure et loyauté pendant plusieurs années. Déçu du manque de reconnaissance de la Royauté envers ses faits d’armes, il se détournera du droit chemin et deviendra le pirate le plus diabolique que l’Histoire n’ait jamais connu.

Barbe Noire

Après avoir abordé un navire français – le Concorde – Barbe-Noire y devient Capitaine et le renomme la Revanche de la Reine Anne, en référence à son passé de corsaire aux ordres de sa Majesté la Reine Anne. En quelques mois à peine il devient une véritable légende en pillant de nombreux navires et tuant toutes les personnes à bord. Son trésor devient colossal tout comme son égo qui le mènera à sa perte en 1718. Mort au combat – 25 blessures dont 5 par balles – il est décapité et exposé aux yeux de tous au sommet d’un mât de bateau appartenant à la Royal Navy.

Son navire n’a jamais été retrouvé : une épave a été découverte près des côtes où il sévissait mais celle-ci n’a jamais été réellement authentifiée. Son trésor, qui a attiré maintes convoitises, est lui aussi introuvable. Barbe-Noire, accompagné par deux matelots, cachait son butin sur des îles désertes, et revenait toujours seul à bord de la Revanche de la Reine Anne. Il aimait dire : « Seuls le diable et moi savons l’emplacement de mon trésor…et le diable aura le tout ! »

La légende dit que le pirate aurait eu 14 femmes et que son corps décapité, une fois jeté à la mer, aurait fait deux fois le tour du bateau à la nage avant de couler pour de bon. De nombreux actes de piraterie, bien qu’ayant eu lieu après sa mort, lui sont toujours attribués.

Dans Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence, le pirate Barbe-Noire est interprété par le talentueux Ian McShane. Froid et impitoyable, il commande un équipage composé de zombies et osn navire est décoré des os de ses victimes. Il vit sous la menace d’une prophétie liée à sa mort, et son seul espoir réside sur les eaux régénératrices de la Fontaine de Jouvence.

Barbe-Noire a donc bel et bien existé, mais il est devenu une véritable légende du fait de son parcours et de la peur qu’il engendrait.

Les Sirènes : illusion, séduction ou mammifère ?

Qui dit sirène, dit probablement Ariel, personnage clé du dessin animé Disney La Petite Sirène. Cette adolescente aux cheveux rouges et à la voix resplendissante, fille de Triton qui rêve de rencontrer des humains et avoir des pieds. Néanmoins, cette image mi-femme mi-poisson à la voix de déesse n’est apparue qu’au 15ème siècle.

Syrena

Créature emblématique de notre imaginaire, la sirène a fait son apparition dès l’antiquité, notamment dans l’Odyssée d’Homère. Mi-femme, mi-oiseau, le Poète la décrit comme « couchée(s) au bord du rivage parmi les amas d’ossements et les chairs desséchées des hommes qu’elle(s) a (ont) fait périr ». Musiciennes de talent, ces tentatrices séduisaient par leurs chants les navigateurs qui perdaient le sens  de l’orientation et fracassaient leurs navires sur les récifs. Au fur et à mesure des époques, les sirènes se transforment. D’oiseaux à tête de femme, elles s’ornent de bras, puis d’une poitrine, puis d’un instrument. Tout au long de l’Antiquité, elles s’humanisent pour devenir des femmes ailées chez les Romains et les Etrusques. Chez les Celtes, la sirène est une séductrice qui enlève les enfants.

Au cours des grandes explorations, de célèbres navigateurs dont Christophe Colomb affirment avoir vu des Sirènes. En réalité, ce n’étaient que des lamantins ou dugongs, mammifères marins rares dont les cris peuvent ressembler à des chants.

Les Sirènes sont dénommées selon leur pouvoir. Les plus connues sont Aglaopé (beau visage), Molpé (musicienne), Télès (la parfaite), et bien d’autres.

Dans Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence, la sirène est interprétée par la jeune actrice française Astrid Bergès – Frisbey. Le mystère entoure Syrena. Cette superbe et énigmatique sirène ne nage pas tout à fait dans la même direction que ses mortelles sœurs des mers. Son véritable nom lui-même reste inconnu. C’est en effet le missionnaire Philip Swift qui l’a nommée Syrena lorsqu’elle était la captive de Barbe-Noire. Après l’attaque de l’équipage de Barbe-Noire par les autres sirènes à Whitecap Bay, Syrena et Philip se rapprochent et s’allient contre leur ennemi commun, Barbe-Noire. Chacun d’eux va apprendre beaucoup de choses sur lui-même, mais en voulant écouter leur cœur, ils vont risquer leur vie…

Bien que des charlatans du 19^ème siècle aient tenté de faire croire le contraire en exhibant de fausses sirènes dans des foires et cirques, elles n’existent que dans les contes et autres épopées.

Pirates des Caraïbes : saga imaginaire ou inspirée ?

La saga est entièrement adaptée d’une célèbre attraction de Disneyland, Pirates of The Caribbean, dont l’action se situe dans une forteresse espagnole des Caraïbes du 18^ème siècle. L’attraction, entièrement dirigée et mise en place par Walt Disney fut ouverte en 1967 aux Etats-Unis. L’univers et le thème musical Yo, Ho ! (A Pirate’s Life For Me) furent créés de toute pièce. La chanson fut reprise dans le premier opus quand Jack Sparrow, en compagnie d’Elizabeth Swan, chante Yo, Ho ! autour du feu de camp. Près de 35 ans après son ouverture, l’attraction est toujours considérée par beaucoup comme la plus grande aventure à Disneyland.

La grande source d'inspiration de la saga

Par ailleurs, les Pirates ont bel et bien été présents dans les Caraïbes, et ce dès le 16^ème siècle. L’Ile de la Tortue, située à Haïti était la capitale des flibustiers, noms donnés aux pirates agissant dans cette région.

Trilogie en coffret collector disponible depuis le 11 mai

Pirates des Caraïbes : la Malédiction du Black Pearl est basé sur une malédiction liée à l’or de Hernan Cortès, réel conquistador qui avait envahi le Mexique au 16^ème siècle et volé toutes les richesses des Aztèques.

Pirates des Caraïbes : le Secret du Coffre Maudit est le film dans lequel le capitaine Jack Sparrow voit apparaitre un nouvel ennemi au doux nom de Davy Jones. Ce nom est directement issu d’une expression anglaise utilisée pour parler de l’Esprit de la mer, lors de la mort d’un marin en mer. « To be sent to Davy Jones’s Locker » ce qui en français signifie « Etre envoyé dans la cave de Davy Jones ». Cette expression est utilisée dans La Malédiction du Black Pearl. Les 3 premiers films de la saga sont désormais réunis au sein d’un superbe coffret DVD Disney en forme de grimoire comprenant également le code des pirates tel qu’il avait été écrit il y a plusieurs siècles…

Le Kraken par Edward Etherington

Toujours en pleine quête d’inspiration, les scénaristes ont associé le personnage de Davy Jones au Hollandais Volant et au Kraken. Le Hollandais volant est l’un des plus célèbres vaisseaux fantômes. Traduit en allemand par  Fliegende Holländer, cela renvoie directement au titre original du célèbre opéra de Richard Wagner. La légende veut que ce navire allait tellement vite qu’il était aidé par le diable. Le Kraken est un monstre de très grande taille doté de nombreuses tentacules et issu des légendes scandinaves. Il attaquait les navires et les faisait couler, en mangeant parfois les marins. Dans le film, Davy Jones peut invoquer le Kraken pour détruire les navires ennemis.

Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence se construit également autour de faits réels bien que quelque peu méconnus.

Son titre en est l’exemple le plus éloquent. Celui-ci renvoie à l’un des mythes les plus anciens et les plus fascinants qui soient : la Fontaine de Jouvence. Source de régénérescence, elle est par extension également associée à d’autres bienfaits miraculeux comme la guérison et la vie éternelle…

Le Jardin des Délices par Jérôme Bosh

Dans la mythologie biblique, elle se serait trouvée au centre du Paradis, au pied de l’Arbre de Vie, comme l’a représentée Jérôme Bosch en 1504 dans son triptyque Le Jardin des Délices. Des contes orientaux la situent dans les terres du Grand Nord, alors supposées abriter l’Eden. Dans la tradition irlandaise, elle prend la forme d’une fontaine de guérison dans laquelle on plongeait les blessés. La variation du mythe et la richesse de sa représentation sont infinies, mais l’enjeu reste toujours le même : la quête de l’éternité.

Plus ancré dans des réalités historiques, il se dit qu’Alexandre Le Grand l’aurait cherchée pendant des années vers la fin de sa vie (326-323 avant notre ère), Napoléon se serait penché sur sa possible existence et même Hitler, dans sa chasse aux trésors ésotériques, aurait fait faire des recherches sur sa possible localisation près des hauts lieux de la Terre Sainte. Dans Pirates des Caraïbes, Barbe-Noire part à la recherche de la Fontaine pour mettre fin à la prophétie qui le menace de mort.

Enfin, la proue du navire de cet impitoyable pirate est basée sur le vrai pavillon qui représente un squelette de diable cornu tenant une coupe de vin dans une main et une lance embrochant le cœur de ses victimes dans l’autre.

La proue de la Revanche de la Reine Anne

Pirates des Caraïbes a beau être une fiction, celle-ci s’inspire grandement de nombreuses légendes et histoires maritimes.

Pour finir ce dossier, voici quelques extraits issus du Code des Pirates, preuve que ces derniers pouvaient s’organiser selon des règles bien précises et plus ou moins égalitaires :

Article 1 – Des affaires générales de l’équipage

« Un homme une voix, néanmoins, chacun pour soi. »

« Le Capitaine et le Maître choisissent les autres officiers du navire, à savoir le Maître de navigation, le Maître des armes, le Charpentier. Amendement : le Maître ne peut pas désigner son Chien comme Maître-en-Second. »

« Chaque vaisseau est déclaré Proie Potentielle. »

Article 2 – Répartition du butin

« Chaque homme de l’équipage reçoit une part, excepté le Capitaine qui reçoit deux parts et le Maître qui a une part trois-quart. »

« A chaque homme un droit égal aux provisions, au boujaron et aux autres approvisionnements du stock sur le navire, sauf en temps de difficultés et de pénurie, auquel cas l’équipage peut daigner rationner le rhum à ceux qui en ont le plus besoin. »

« Si le Capitaine veut se permettre de puer comme une tête de porc pleine de fumier Irlandais, que ceci soit son droit et choix, Palsambleu ! »

Article 3 – Les règles et les principes du navire

« Chacun à bord doit avoir son coutelas, pistolet, hache, mousqueton, grenades et poignard propre et en état de marche. Il doit en outre être prêt au combat et à aider ses cam’rades matelots. Le manquement à ces charges est une infraction punissable d’une mort douloureuse comme il soit détaillé dans l’article cinq, section 1, alinéa 1. »

« Un otage ou captif aura le droit de parler, et en invoquant ce droit, il sera à l’abri de toute poursuite de sa vie, et ne sera pas fusillé, battu ou torturé avant ayant eu l’occasion de parler avec le Capitaine. De plus, aucun mal ne peut lui être fait tant que ces parlers ne soient pas terminés. »

Article 4 – Divers & Femmes et Chiens

« Le Gardien élira et enseignera également son successeur de façon à ce que le Code ne soit jamais sans gardien. »

« Nul ne doit se voir refuser sa portion de Rhum, Flip ou autre spiritueux car ce soit le droit de tous de boire à leur guise. »

« Les femmes étant des séductrices acharnées de tout homme, y compris les cœurs les plus endurcis – qu’elles soient vierges ou courtisanes, n’aient pas le droit de passer la nuit à bord de n’importe quel navire arborant un pavillon de pirates. »

Article 5 – Discipline et punitions

« Dans l’intérêt de la discipline et de la morale de l’équipement, le Capitaine et le quartier-maître (…) peuvent ordonner d’infliger aux membres de l’équipage les punitions suivantes :

-   Humiliation et avilissement

-   Le chat à neuf queues

-   La cage du gibet

-   Pendaison

-   Fusillade

-   Mutilation

-   Démembrement

-   Supplice de la cale

-   Brûlure puis pendaison (ou vice versa)

-   Etre déposé à terre en quelque endroit inhabité et désert

-   (…)

Article 6 – Nos Seigneurs et notre Roi

« Aucun homme, ou autre, ne doit être considéré apte à remplir la noble fonction de Roi des Pirates à moins qu’il n’ait gagné le droit de porter le titre de Seigneur des Pirates et ait été craint à ce poste pour longtemps. »

« Le Roi, de même que le Capitaine et le Seigneur, peut être jeté à la baille lors d’une mise à l’épreuve par l’équipage. Il ferait donc mieux d’être aux aguets, car tous aiguiseront leur lame derrière son dos. »

Ce code a été rédigé et instauré la toute première fois par Jack Rachham, et repris sur tous les navires à pavillon noir. A votre avis, mythe ou réalité ?

Et pour ceux et celles qui en veulent encore :

On vous offre une nouvelle vidéo présentant les nouveaux personnages du film Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence :

Pirates des Caraïbes 4 – Les nouveaux personnages par Gameinvaders

Enfin, un Mickey serait caché dans le crâne de la Fontaine de Jouvence. Alors vérité ou supercherie ?

Réponse dans les salles le 18 mai 2011.