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Le Fenêtre sur cour d’Hitchcock demeure la référence en matière de voyeurisme au ciné. Pourtant, cette thématique continue d’inspirer les cinéastes, particulièrement dans le genre horrifique. Et ce, de façon plus ou moins bonne. Avec The Resident, on se situe … plutôt dans la moyenne. Hilary Swank (qui réaffirme son goût pour les films d’angoisse après Intuitions ou Les Châtiments) est l’atout numéro un d’une œuvre dans l’ensemble conventionnelle et qui déroule une intrigue sans surprise, soit le calvaire d’une urgentiste un peu paumée, épiée par son taré de propriétaire (le très bon Jeffrey Dean Morgan de PS I love you et Watchmen). La première partie du film (la plus sournoise) est plutôt intéressante: la caméra se fait obscène, caresse le corps dénudé de l’actrice, s’immisce dans son intimité. Cet œil un peu vicieux, imposé au spectateur, laisse supposer la menace-titre et installe une tension insidieuse et un malaise palpable.
La seconde, est plus frontale. Une fois le mystère éventé et la révélation connue de tous, Antti Jokinen foule un terrain plus classique: l’affrontement entre la gentille locataire et le méchant proprio. L’occasion pour lui de déverser une violence et psychologique et physique plutôt bien amenées, sans censure ni retenue. Le scénario explore l’effet miroir de sa thématique : spectateur, psychopathe et jeune femme s’observent mutuellement ; et ramène l’humain à ses plus bas instincts de prédateur. S’en suit une chasse à l’homme dans un lieu unique (l’appartement) qui demeure, à défaut de vraiment novatrice, franchement efficace. Si l’on ferme les yeux devant les nombreuses et grotesques coïncidences qui ponctuent le récit et l’étude de caractères des personnages malheureusement bâclée, The Resident reste un thriller décent, et tout à fait acceptable.
Sortie France: prochainement.