Depuis quelques jours l'agence de communication américaine Burson-Marsteller contacte journalistes et bloggeurs pour les informer que Google violerait une loi américaine avec son service Google Circles.
Peu connu, ce dernier permet d’afficher une liste des contacts de ses propres contacts. Selon Burson-Marsteller, la collecte des informations et leur stockage constituerait une grave violation de la vie privée des utilisateurs.
L’une des personnes contactées par la fameuse agence n’est autre que Christopher Soghoian, bloggeur activiste prônant la défense de la vie privée et spécialisé dans la sécurité informatique. Ce bloggeur n’est pas choisi au hasard : il affiche clairement une ligne éditoriale tres critique envers la politique de protection des données de Google. L’agence de communication décide donc de soigner son approche afin de contacter Soghoian. Ce sera donc un ex-chroniqueur politique qui se chargera de lui transmettre la nouvelle : John Mercurio, fraichement débauché par Burson-Marsteller. Ce dernier l’informe par email que "Google collecte, enregistre et exploite des millions d'informations personnelles, enregistrées depuis plusieurs services, et les partage sans l'accord et le contrôle des principaux concernés". Bon samaritain, Mercurio propose même à Soghoian de rédiger un billet pour dénoncer cette pratique et de le faire publier sur le site Politico et le Washington Post.
Soghoian n’est cependant pas dupe et ne trouve rien à reprocher à la méthodologie de Google Circles. Echaudé par la tentative de manipulation de Burson-Marsteller , il décide de publier l’intégralité de ses échanges avec Mercurio tout en arguant du fait qu’il est "tout à fait capable d'écrire lui-même ses articles anti-Google".
Les choses se compliquent alors pour l’agence. Estimant que les accusations portées contre Google sont un peu exagérées, les journalistes de USA Today se mettent en tête de mener l’enquête sur la campagne de communication et plus particulièrement sur le client de l’agence ayant commandé une telle campagne. C’est donc tout naturellement que les journalistes demandent à Burson-Marsteller qui est leur mystérieux client. Sentant les choses se gâter, l’agence coupe toute communication avec le Journal. Ce sera finalement un autre canard qui résoudra l’énigme : The Daily Beast . Ce dernier arrive à prouver que le fameux client n’est autre que Facebook. Le réseau de Zuckerberg ne tarde pas à confirmer être client de l’agence et avoir commandité la campagne tout en expliquant que Google est une source d’inquiétude dans le domaine de la vie privée.
Encore un exemple de la guerre que se livre les deux géant autours de l’accès aux données des utilisateurs.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 17 mai à 14:13
Ce genre de démarche est déjà assez minable en soi, mais quand on sait que ça vient de dirigeants d'un service dont on ne peut se désinscrire proprement (sans laisser des traces malgré soi), c'est vraiment osé !