L'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) avait déjà prévenu. Il y a bien des risques importants liés aux pratiques alimentaires d'amaigrissement, réaffirme-t-elle dans son rapport. Les régimes ne sont pas un acte anodin, ils nécessitent un suivi personnalisé par un professionnel de santé. Si le surpoids et l'obésité touchent aujourd'hui 32 % et 15 % des plus de 18 ans en France, leur prise en charge doit être effectuée sous contrôle médical. Pourtant, dans de nombreux cas, des régimes d'amaigrissement sont improvisés sans indication médicale, pour des raisons essentiellement esthétiques, aboutissant dans des cas à la reprise de poids, voire au surpoids.
L'Anses a tout d'abord porté son rapport à la connaissance des membres de la communauté scientifique et médicale, des représentants associatifs et des responsables des organisations professionnelles afin de pouvoir prendre en compte d'éventuelles contributions scientifiques complémentaires dans l'élaboration de son avis. Des sociétés savantes et groupes de réflexions, des associations de consommateurs, des promoteurs de régimes et des syndicats professionnels ont proposé leurs contributions.
Aujourd'hui, les conclusions de l'Anses sont définitives: la pratique de régimes à visée amaigrissante est particulièrement risquée pour des populations sensibles (adolescentes, femmes, enceintes, personnes âgées, …). Le risque d'apparition de conséquences néfastes plus ou moins graves sur la santé ne doit pas être négligé. Il s'agit de risques cliniques, biologiques, pouvant aller jusqu'à des modifications profondes du métabolisme énergétique du corps mais également comportementaux et psychologiques.
La reprise de poids, voire le surpoids ont de maintes fois été démontrés: Dans 80% des cas, il y a reprise de poids après le régime, carplus on fait de régimes, plus on gagne en graisse. Les régimes fréquents mènent aux troubles du comportement alimentaire, avec des perturbations importantes du métabolisme. Ainsi, les jeunes filles qui répètent les restrictions alimentaires risquent des troubles hormonaux.
Quid des apports nutritionnels conseillés (ANC) ?
· Pour plus de 80% des régimes, les apports en protéines sont supérieurs à l'ANC
· De nombreux régimes, dont Atkins, proposent des apports lipidiques supérieurs à l'ANC
· Dans 3 régimes sur 4, les apports en fibres sont inférieurs à l'ANC.
Rien ne peut remplacer, une alimentation équilibrée, diversifiée, en veillant à ce que les apports énergétiques journaliers ne dépassent pas les besoins et une activité physique régulière.
La conclusion centrale de Ce rapport est que la recherche de perte de poids par des mesures alimentaires ne peut être justifiée médicalement que par un excès pondéral effectif. Les médecins nutritionnistes, diététiciens sont là pour proposer et adapter le régime alimentaire correspondant le mieux aux caractéristiques de chacun.
Source: ANSES Le rapport « Rapport sur l'évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d'amaigrissement »