Magazine Société

Le populisme nous guette, ressaisissons-nous !

Publié le 12 mai 2011 par Edgar @edgarpoe

Nous souffrons aujourd'hui durement d'une épidémie de populisme. Ce mal insidieux ronge les artères de notre beau pays, identique au RSA qui métastase notre corps social - bravo à Laurent Wauquiez qui estimait "affirmer tout haut ce que beaucoup de français pensent tout bas". Je pose la question : qui est plus français que M. Wauquiez ?

etes_vous-plus-francais-que-lui-1943.jpg

Dans le débat européen, comme l'écrit si bien Sylvie Goulard dans le Libération de ce jour "un débat de qualité supposerait de ne plus accorder tant d'attention aux planqués de l'arrière, ces députés européens eurosceptiques qui [...] sans choquer personne, bavent sur la main européenne qui les nourrit [...] c'est notre avenir qu'ils assassinent".

J'aime que ces élites - l'un et l'autre à la pointe du combat européen par ailleurs - veillent sur notre beau pays. Comme l'écrit la valeureuse guerrière Sylvie Goulard "les meilleurs patriotes ne sont pas ceux qui vocifèrent le plus fort mais ceux qui, dans les "tranchées" [elle parle du parlement européen] se battent sans relâche et font entendre, au besoin en anglais ou en allemand, une voix française dans un esprit européen". J'aime cette défense trilingue de la voix française, quelle noblesse !

Je veux joindre ma voix à ces hommes et femmes de courage, et dénoncer à mon tour un économiste anglosaxon malheureusement trop connu, l'ignoble Paul Krugman. Dans un article récent, cet homme sans foi ni loi osait mettre en cause  la sagesse de nos élites ( The unwisdom of Elites).

Cet économiste navrant conteste l'analyse si fine et pertinente qui veut que la crise soit entièrement la faute à la populace. Je ne jugerai pas ici ce qu'il écrit pour les Etats-Unis, où il ose mettre en doute la sagesse du président Bush et de M. Greenspan. Mais pour l'Europe, il a le culot d'écrire ainsi : "l'histoire officielle  est que les gouvernements des pays en crise financière ont été trop généreux avec le peuple, promettant trop sans lever d'impôts. L'honnêteté commande de reconnaître que c'est ce à peu près ce qui est arrivé en Grèce. Mais pas du tout en Espagne et en Irlande, qui toutes deux avaient des dettes peu élevées et des excédents budgétaires avant la crise. La vérité est que les élites européennes ont créé une monnaie unique, l'euro, sans créer les institutions qui étaient nécessaires pour réguler les fluctuations de la zone euro. Le mouvement vers la monnaie unique est l'exemple ultime du projet imposé du haut vers les bas (the ultimate top-down project), un rêve d'élites imposé à des électeurs hautement récalcitrants".

Comment peut-on oser écrire de telles horreurs ? Alors que Mme Goulard est dans les tranchées, repoussant l'ennemi à coup d'amendements qui font trembler M. Barroso et les affreux égoïsmes nationaux ? Comment parler encore d'électeurs en ces temps de lutte acharnée, où un référendum n'est valable que jusqu'à ce que oui s'ensuive ? Pourquoi pas des isoloirs non plus ? Des élections ?

Allons, j'espère que cet homme, probablement enivré par la gloire de son prix Nobel, reviendra à la sagesse et reconnaîtra enfin la sagesse de nos élites européennes bien de chez nous.

Ce qu'il nous faut, c'est en effet suivre Mme Goulard et M. Wauquiez au fond de la tranchée, et mener la bataille européenne jusqu'à ce que le dernier portugais tombe au champ d'honneur, pendant que nos RMAstes se remettront au travail pour régler la dette que leur inconséquence lègue aux générations futures. Continuons l'effort de redressement européen, derrière nos clairvoyantes élites. C'est la seule issue raisonnable.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Edgar 4429 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine