J'ai lu avec intérêt les deux derniers billets de Gentil Hibou (GH pour les intimes) sur son blog "Chroniques wikipédiennes", et me réjouis d'ailleurs de cette reprise d'activité. Pour mémoire, son blog est pour moi une très captivante source d'inspiration. Je vais plus particulièrement rebondir sur son neuvième billet et, disons-le tout de go, je suis en désaccord avec à peu près tout. Et plus encore. Beaucoup de points absolument fondamentaux de ce qui fait Wikipédia dans son essence-même me semblent galvaudés, voire détournés de leurs buts, dans cette analyse de GH. Cinq affirmations (argumentées, certes) sont à mon sens fausses, ou au moins largement critiquables, et je vais bien entendu dire en quoi :
- Wikipédia redéfinirait sans cesse et spontanément le concept d'encyclopédie.
- Wikipédia écrirait l'Histoire.
- Les articles d'actualité seraient par conséquent indispensables en tant que témoignages historiques.
- Wikipédia participerait au moins à la "mondialisation de l'Histoire".
- Il faudrait faire venir des experts en les rémunérant.
De la redéfinition spontanée et chronique de la notion d'encyclopédie par et sur Wikipédia
La première des choses à en dire, c'est que c'est en totale contradiction avec rien de moins que le premier principe fondateur de Wikipédia. On pourrait objecter que, d'un point de vue purement formel, ce n'est pas le cas : si on redéfinit l'encyclopédie en fonction de ce que l'on veut et des usages en cours, on reste dans l'absolu en conformité avec ce principe. Sauf qu'un tel raisonnement connaît tout de suite ses limites, ou plutôt son absence de limites : c'est la porte ouverte à une certaine forme d'anarchie pseudo-encyclopédique où chacun aurait toute latitude pour "redéfinir" le concept d'encyclopédie afin d'y faire figurer tout et n'importe quoi.
En réalité, la redéfinition de la notion d'encyclopédie qu'ont provoquée la création puis le développement de Wikipédia est simplement formelle : ce qui a changé ici, c'est que l'encyclopédie, mue par les developpements techniques de l'époque, est ici instantanée et collective ; le caractère collaboratif ayant, lui, conduit à la prévalence de la neutralité de point de vue au détriment de l'exposition de la connaissance pure. Mais je m'égare. Ce qui importe, c'est que cette redéfinition n'a rien d'évolutive (elle est inhérente à la nature de Wikipédia), et qu'elle ne concerne pas le contenu proprement dit mais la manière de l'appréhender et de le rédiger. L'ambition de départ est d'écrire une encyclopédie. Si tel n'est plus le cas, on change l'objectif, mais on ne prétend pas changer la définition de cet objectif, la nature-même d'un concept pour se voiler la face, se donner bonne conscience et continuer à faire comme si. Wikipédia est peut-être un phénomène, mais de là à lui conférer des pouvoirs qu'elle n'a pas, il y a une sacrée marge... Je crois qu'il y aurait en fait beaucoup à dire sur cette théorie de la redéfinition évolutive, et j'en ferai donc très prochainement un billet complémentaire bien plus développé.
Wikipédia ne fait pas l'Histoire. Elle en rend seulement compte
Gentil Hibou écrit que Wikipédia a une "capacité à intégrer progressivement de nouveaux regards sur les événements", ce qui en fait "un modèle de construction historique". Tout en relevant tout de même que Wikipédia n'est qu'un "brouillon de l'Histoire", un "instantané de la vision contemporaine des événements". C'est "déjà beaucoup", certes, mais c'est insuffisant, à mon sens, pour prétendre que l'encyclopédie collaborative en ligne fait œuvre historique. Je vois déjà un énorme paradoxe dans le raisonnement de GH : il explique, et je suis on ne peut plus d'accord, que Wikipédia, c'est son rôle, ne fait qu'exposer la connaissance à l'instant-même où la rédaction est effectuée1, et que cela vaut aussi pour l'histoire : il s'agit juste de répercuter les événements contemporains. Sauf que, dans ce cas, il ne s'agit nullement d'un "modèle de construction historique" : Wikipédia rend compte mais ne construit pas. Ce n'est pas le rôle de Wikipédia, en vertu de ses principes fondateurs, de déterminer ce qui mérite ou non d'être dans l'Histoire, encore moins de l'écrire ou de la réécrire. Les Wikipédiens ne font pas de recherches originales et inédites, ne font pas d'analyses propres, ne sont pas chargés d'enquêter, de faire des révélations ou des fouilles archéologiques. Contrairement à ce que prétend GH, ils ne raisonnent donc pas en historiens. Mieux, ils ne doivent surtout pas le faire, sans quoi c'est la nature-même de Wikipédia et de ses fondements qu'il conviendrait de remettre à plat. En conséquence de quoi la place des articles d'actualité sur Wikipédia est à mon sens beaucoup plus litigieuse que ce que GH veut bien dire. Mais je vais développer ce point dans le paragraphe suivant.
Un autre argument de GH, sans doute conscient de la faille, est alors de dire que Wikipédia, en récoltant le plus de données possibles, y compris et surtout sur l'actualité, permet la compilation d'éléments a priori insignifiants, mais qui seraient plus tard, bien plus tard, jugés déterminants (mais le problème est alors qu'on ne peut pas savoir l'avance. Doit-on donc en conclure qu'il faut être le plus exhaustif possible ? Alors même, comme je vais l'expliquer ci-après, que Wikipédia est destinée aux générations présentes ? Plus que discutable. Ou alors on change partiellement la raison d'être de cette encyclopédie). Ou, plus prosaïquement, qui seraient considérés comme révélateurs de la société de notre époque et seraient étudiés à ce titre. C'est le principe de la microhistoire qui consiste, en très gros, à appliquer à l'historiographie le cheminement de l'étude du particulier pour découvrir autrement le général. Comprendre la grande Histoire à travers la petite, l'étude d'événements inaperçus, de trajectoires individuelles, etc. C'est très intéressant sur le principe, et l'argument est à première vue très séduisant. Je vois pourtant un net écueil : Wikipédia n'a pas à privilégier la microhistoire en particulier, c'est prendre un indéniable biais qui déforme le travail historique classique, presqu'une sorte de prise de position. Mais ce n'est pas le plus problématique. Les Wikipédiens travaillent (ou devraient travailler) en fonction des principes fondateurs et des règles et critères adoptés par la communauté. L'objectif de Wikipédia, c'est de fournir l'ensemble des connaissances encyclopédiques de l'instant présent à la population d'aujourd'hui. On n'écrit pas des articles sur Wikipédia en se disant "ce n'est pas un important aujourd'hui, mais ce le sera peut-être plus tard, alors faisons fi des critères d'admissibilité et du premier principe fondateur. Si ça se trouve, j'entrerai dans l'Histoire". Non. Ce n'est pas le but de Wikipédia que de penser à quoi servira sa version morte et figée, pour peu qu'elle soit encore trouvable, dans les siècles à venir. De toute façon, pour ceux qui feront de la microhistoire, les meilleures sources seront et resteront évidemment les journaux de l'époque (aujourd'hui) étudiée. C'est ça le principe. Or, Wikipédia n'est pas un journal. Ou, en tout cas, ne devrait pas l'être.
Les articles d'actualité ...
Cela a déjà été maintes fois soulevé, la pertinence d'avoir sur Wikipédia des articles traitant de l'actualité est plus que douteuse. Au-delà de l'aspect potentiellement (et potentiellement seulement) historique de ces articles — aspect démonté dans le paragraphe précédent. Vous l'avez noté si vous suivez attentivement —, beaucoup de problèmes surgissent concernant les articles d'actualité. Qu'il s'agisse de faits divers (c'est là où se concentre l'essentiel de ces débats), de culture, de politique, de tout ce que vous voulez :
- L'écueil principal est bien entendu, quel que soit le sujet en cause, le manque de recul par rapport à ce qui se passe. Et qui dit manque de recul dit logiquement difficultés à cerner la portée de l'événement, donc sa correspondance aux critères d'admissibilité (sauf cas évidents, comme par exemple les révolutions au sein du monde arabe. On approche là encore de près l'élément historique sous-jacent : il y a des événements qui sont naturellement et immédiatement historiques. Ceux-là ne posent pas de problèmes autres que ce qui concerne leur traitement. Mais il y a tous les autres. Pour lesquels il n'est pas raisonnable, comme expliqué plus haut, de postuler le caractère historique. Et encore moins de supputer sur son potentiel en la matière), et surtout, et c'est généralement corrélatif, impossibilité de trouver des sources qualitatives et optimales ayant déjà analysé synthétiquement ce qui s'est passé. Sans qu'on soit sûr, le cas échéant, que de telles sources existeront un jour. Autrement dit, de tels articles sont condamnés, au mieux dans un premier temps, à n'être que des synthèses inédites. Ou de simples revues de presses. Il n'y a alors aucun travail encyclopédique et on s'éloigne clairement des fondements et des objectifs de Wikipédia qui est alors, je n'hésite pas à le dire, dévoyée et nivelée par le bas. Ce n'est pas, contrairement à ce qu'affirme GH, faire preuve d'un "préjugé élitiste". C'est juste rappeler que Wikipédia est une encyclopédie, et non un organe de presse ou une expérimentation en temps réel en vue de futures études microhistoriques. Ce n'est pas pour autant que Wikipédia devient élitiste : les sujets dont l'admissibilité et le caractère encyclopédique ne peuvent être mis en doute par quiconque ne sont pas traités de telle manière qu'ils ne seraient accessibles qu'aux élites, bien au contraire, Wikipédia étant, faut-il encore le rappeler, une encyclopédie à la fois généraliste et spécialisée. De manière à ce que chacun y trouve son compte2. Et qu'on ne vienne pas m'expliquer que ces articles sont indispensables parce que c'est ce que le lecteur exige(rait) : un tel présupposé est invérifiable, voire fantasmagorique, et de toute façon Wikipédia n'est pas exclusivement réalisée pour le lecteur (non non). Ce n'est pas une société commerciale cherchant à séduire le plus de lecteurs-clients pour augmenter son rendement et son chiffre d'affaires. Wikipédia a un objectif socio-culturel clair : être une encyclopédie transmettant connaissances et savoirs. Ceux qui ne sont pas intéressés, on n'a aucune raison, sauf flatter notre ego en contemplant les chiffres de consultation, d'abaisser exigences, contenus et sujets traités pour les retenir par la manche. Wikipédia gagnera sur le moyen et long terme à réaffirmer, si besoin envers et contre la majorité externe, son identité originelle.
- Wikipédia est une encyclopédie, et pas un site de news. Pour l'actualité, il existe Wikinews, un projet qui, certes, a du mal à décoller, mais qui a, lui, une identité journalistique. Et non encyclopédique. Si l'on veut absolument traiter l'actualité, alors il faut aller le faire sur l'espace dédié. Et donner une visibilité nouvelle à Wikinews, plutôt que de brouiller l'image renvoyée par Wikipédia, seule "encyclopédie" à traiter de l'immédiat sans le faire, c'est fatal, avec la rigueur qui caractérise ce qu'elle est censée être. À chacun sa fonction, celle d'une encyclopédie n'est pas de se substituer au site internet du Parisien.
- Il y a enfin une contradiction à vouloir, comme Gentil Hibou, favoriser l'émergence d'une Wikipédia tournée vers la simple transcription de l'actualité, et non la
compilation des connaissances de notre temps, tout en prétendant perpétuellement redéfinir la notion d'encyclopédie : quoi que veulent les Wikipédiens — ou plutôt certains — il leur sera
impossible de revoir de manière définitive (bonjour, dès lors, le mouvement perpétuel...) le concept d'encyclopédie, surtout en prétendant l'amalgamer à un simple média comme un autre. C'est une
thèse absolument inapplicable car, honnêtement, plus qu'arrogante : c'est présupposer que Wikipédia aura une influence sur... l'Histoire. Et ça, rien n'est moins sûr. Une arrogance du reste
savoureuse puisqu'émanant des mêmes qui fustigent le pseudo-élitisme qui marquerait le refus des autres d'accepter la déconstruction de Wikipédia en un site de news soi-disant faiseur d'Histoire,
ou au moins de microhistoire. Contradiction, là encore.
Enfin, il est à mon sens présomptueux de prétendre que les Wikipédiens n'ont aucun complexe à traiter de l'actualité. Pour les raisons de fond que je viens longuement de détailler, déjà. Et ensuite parce que c'est, je le crains, prendre ses souhaits pour des réalités. Cette PàS sur le grand fait divers français du moment en témoigne. Fut un temps, pas trop lointain, où ce genre d'articles était plutôt conservé (ric-rac), mais, depuis quelques temps, il y a un clair retour de balancier pour revenir aux origines de Wikipédia. Et de ce qu'est et doit être une encyclopédie stricto sensu. À se demander, décidément, quelle vision de l'encyclopédie est morte. Ou plutôt, en train de mourir.
Wikipédia et la "mondialisation de l'Histoire"
Ou plutôt la mondialisation de l'étude de l'Histoire4. Car l'Histoire internationale (dans le sens où il y a des relations entre toutes et tous) s'écrit déjà depuis un bon moment. Là encore, GH péche, à mon sens, par présupposition audacieuse. Pour que Wikipédia participe à la mondialisation de (l'étude de) de l'Histoire par la seule grâce de ses interwikis, encore faudrait-il que cette mondialisation existe. De fait, l'Histoire renvoie encore énormément aux prismes régionaux voire nationaux : ce qu'on étudie avant tout, c'est l'histoire de son propre pays. Certes, et Wikipédia y participe, il est possible de s'intéresser à toutes les Histoires, mais on est encore très loin de voir cette possibilité globalement se concrétiser. Du reste, ces prismes sont nettement visibles sur toutes les Wikipédias : à quelques exceptions près, la Wikipédia francophone est bien plus développée en histoire francophone que les autres pays francophones, l'anglophone est dans la même situation avec les pays anglophones, et ainsi de suite... Les interwikis offrent des ouvertures, Internet de manière générale aussi, mais de là à en conclure que Wikipédia participe génialement à un vaste et irréversible mouvement de globalisation de l'Histoire... C'est un pas que, personnellement, je ne franchirai pas. Déjà parce que ces possibilités existaient bien avant Wikipédia, sans grand effet réel. Et ensuite parce que le temps où l'immense majorité des habitants de la planète connaîtra l'Histoire dans son ensemble, et non en se focalisant sur ce qui les concerne plus spécifiquement, est encore très lointain. Du moins c'est mon avis. Ce qui ne signifie pas pour autant que Wikipédia doit se contenter de la situation présente, naturellement. Si un jour, l'histoire de chaque pays y est développée comme l'est déjà l'histoire de France, alors la Wikipédia francophone sera bien sûr devenue une encyclopédie considérablement améliorée. Ne boudons pas notre plaisir : à défaut de mondialiser l'Histoire et d'abolir les frontières, l'encyclopédie en ligne doit offrir le plus de connaissances possibles sur ces sujets. Peut-être en faisant appel à des experts, à des historiens.
La rémunération des experts
Pour terminer mon commentaire du billet de GH, je vais revenir sur sa suggestion de rémunérer des experts pour qu'ils contribuent à Wikipédia. Déjà, je partage naturellement son constat5 : Wikipédia manque de contributeurs de très haute tenue, et cet état de fait freine indubitablement le développement qualitatif de l'encyclopédie. Chercher à recruter les contributeurs qui permettront de pallier ce problème, et ainsi de rendre Wikipédia plus fiable, donc plus respectée, donc plus utile, donc tendant vers la perfection et l'accomplissement de son objectif, est une nécessité. Et est déjà, légitimement, une préoccupation majeure de la Foundation et des associations locales.
Toutefois, il est exclu que la poursuite de cet indispensable objectif implique le changement de la nature et des principes fondateurs de Wikipédia. L'une des caractéristiques majeures et, à mon sens, non négociables de Wikipédia est qu'elle est libre et rédigée par des bénévoles. Non négociable parce que c'est le principe de base, l'idée originelle, qui a fait sa force, qui continue de la faire, et qui a séduit la planète entière : Wikipédia, l'encyclopédie que vous rédigez. Le préfixe "wiki" est évidemment fondamental. Un principe duquel découle naturellement l'égalité entre tous les contributeurs. Rémunérer une partie d'entre eux, c'est casser cette égalité, donc casser le principe qui en est à l'origine, et qui est donc si fondamental. De plus, le bénévolat des rédacteurs est une garantie du moindre coût de gestion de l'encyclopédie (même si, bien sûr, faire tourner des serveurs aussi monstrueux implique malgré tout la recherche de pas mal d'argent) : si contributeurs rémunérés il y a, alors plus d'argent il faudra. Où le trouver ? Des entreprises ? Le risque existe alors que l'indépendance économique de Wikipédia soit compromise, et que cela, sait-on jamais, se ressente dans le traitement de certains articles. Hypothèse improbable, c'est vrai, mais le mieux est encore de ne pas prendre le risque de la voir se concrétiser. Bref, la question est finalement : améliorer la qualité de Wikipédia passe-t-elle par la remise en cause de son modèle originel et original ? Pour moi, la réponse est donc non. Le bénévolat est indispensable. Et c'est, je crois, le constat bienheureux de l'immense majorité des contributeurs. Il suffit de se souvenir, lors du dernier — ou de l'avant-dernier, je ne sais plus — Wikiconcours : la remise d'un prix, aussi symbolique soit-il, aux vainqueurs par Wikimédia France avait été, euphémisme, très modérément appréciée par nombre de contributeurs (à tort ou à raison, peu importe).
Conclusion
Wikipédia ne fait pas l'Histoire, ni n'est destinée à nourrir de futures et lointaines études historiques ou microhistoriques (tant mieux si cela se fait tout de même, mais ce ne devra être qu'une conséquence involontaire et heureuse parce que l'objectif n'est pas celui-là. Il est de permettre aux internautes d'aujourd'hui d'avoir accès aux connaissances encyclopédiques). Par conséquent, la nécessité et la volonté d'y traiter de l'actualité ont un intérêt plus que discutable, et contribue à appauvrir la qualité de Wikipédia et à brouiller son identité. Ce qui, à plus ou moins long terme, risque d'être préjudiciable. Plutôt que de s'occuper de l'Histoire, Wikipédia doit donc se préoccuper de son histoire, afin que celle-ci soit la plus longue possible. Et cela passe par la préservation de ce qu'elle a toujours été : construction d'une véritable encyclopédie libre, refus du nivellement pas le bas, refus de se prendre pour ce qu'on n'est pas et de s'imaginer en mesure de réinventer l'encyclopédie et, enfin, bénévolat. Et le plus cocasse, c'est que c'est sans doute avec son identité de toujours, cette identité que je viens de rappeler que, qui sait, Wikipédia finira par avoir fait l'Histoire. Au moins celles de l'encyclopédie et d'Internet. Mais ça, vous et moi, on ne le saura probablement pas de notre vivant.
Note : L'image d'illustration, dans le domaine public, est tirée de Commons.
1. ↑ Comme le rappelait encore hier Dfeldmann. Si Wikipédia avait été réalisée à l'époque de Galilée, la Terre n'y tournerait pas.
2. ↑ Pour autant, ne nous voilons pas la face : il y a encore énormément d'efforts et de travail à fournir pour seulement arriver à voir la moitié des articles capables d'être aussi dignes d'une encyclopédie spécialiste. C'est pourquoi je ne cesse de rappeler qu'il serait bon d'améliorer, de peaufiner, l'existant avant tout. Parce qu'à force d'étendre un corps qui n'est pas encore assez bien nourri, la rupture irrémédiable ne peut que se faire plus rapidement...
3. ↑ Parce que, soyons honnêtes, le traitement de l'actualité sur Wikipédia, globalement, est non seulement purement journalistique, mais, en plus, ne vaut même pas Le Monde.
4. ↑ Pour qu'on ne confonde pas, sait-on jamais, avec l'idée de totalisation de l'Histoire.
5. ↑ Mais je ne manque pas de relever une nouvelle contradiction : pourquoi une "encyclopédie" se voulant
populaire et traitant d'actualité aurait besoin d'experts rémunérés faisant des articles spécialisés ? Si on fait les deux, Gentil Hibou peut-il nous définir sa conception de Wikipédia, et en
tracer les grands traits formant une identité cohérente ?