Mme Brigitte Kuster, maire du 17ème arrondissement a fait un retour très intéressant sur cet épisode peu glorieux de l’histoire de France. Regards sur une époque où un homme pouvait appartenir à un autre. La nécessité du souvenir s’impose tout en ayant un regard vers l’avenir. Ne pas oublier sévices, traites, commerces. Ne pas sous-estimer également les formes actuelles, larvées, de l’esclavage. Elle souligne l’action de la ville de Paris en termes de représentations des ultra-marins et la création d’une place Aimé Césaire dans la capitale.
Pendant que les discours se poursuivent, j’entends à côté de moi, les réactions suite à une prononciation inadéquate d’un nom « Delgrès », une erreur de date de l’intervenant. Les gens autour de moi, sont, attentifs, vigilants, traquant la moindre erreur historique.
L’intervention de la représentante de Bertrand Delanöe était plus nuancée, plus lyrique, en phase avec cette commémoration. Les références à Aimé Césaire m’ont parues très édifiantes.
Autres faits marquants de cette rencontre : L’interprétation magistrale de la Marseillaise par la soprano Leila Bredent. Version longue et complète. On ne connait souvent que le premier couplet de ce champ guerrier, mais ce fut instructif d’entendre d’autres strophes très liées à la circonstance. Les chants d’esclaves interprétés en créole par les élèves des écoles (…). Et Amazing Grace interprété par l’orchestre de Gendarmerie mobile. Interprétation courte, solennelle, émouvante. J’ignore si c’est ma foi qui m’a rendue sensible à cette interprétation, me renvoyant au sens des paroles de libération de l’âme que ce chant véhicule, ou si c’est l’idée de ressentir ce que pouvait signifier ce chant pour un esclave enferré. Une barbarie parmi tant d’autres dans l’histoire de l’humanité. Une barbarie réglementée en plein siècle des lumières à ne pas jeter dans les poubelles de l’histoire.