Les ressources en eau ne manquent pas: lancement du projet de gestion des eaux de la Lienne à la Raspille

ERESA. Comme Eaux Raspille Ertenze SA. Tel pourrait être le nom de la société qui se chargerait de valoriser toutes les eaux inutilisées des bassins versants des communes de Crans-Montana jusqu'à la Raspille. C'est-ce qui a été présenté mercredi soir aux élus des communes concernées, aux personnes détentrices de droits d'eau et aux consortages. Car, actuellement, il existe un important potentiel inutilisé, correspondant à 54% de ce qui s'écoule de la montagne par année. Soit 25 millions de m³ qui pourraient être valorisés en énergie hydroélectrique et alimenter en eau les communes concernées. 
Tout a commencé lorsqu'Icogne a monté un projet de turbinage des eaux de son lac d'irrigation (projet dont les travaux ont débuté voilà deux semaines). L'ingénieur Yves Rey a planché à ce moment-là sur une réflexion plus large, tenant compte de l'ensemble des bassins versants depuis la Lienne jusqu'à la Raspille. Car l'eau ne manque pas, en tous cas pas en altitude, il faut toutefois la capter au moment où elle coule, et la stocker. Et là le barrage de Tseuzier peut apporter la solution.
Ce travail de master a été présenté in fine aux autorités concernées. Qui, tout de suite ont vu le potentiel. Et testé la faisabilité: du point de vue technique d'une part, du point de vue légal aussi, puisque les droits d'eau sont un maillage complexe remontant loin dans l'Histoire.

Source: Emmanuel Reynard, Uni Lausanne

Mercredi soir au centre de congrès à Crans-Montana, les représentants des communes, les tiers ayant des droits d'eau ainsi que les consortages ont pris connaissance des premières conclusions. Résultat que l'on peut résumer ainsi: oui c'est faisable, oui cela deviendra rentable, oui il faut s'y mettre tout de suite. Et ce n'est pas la météo, malgré les quelques averses de ces dernières heures, qui contredira l'utilité de démarrer immédiatement ce projet. Les changements climatiques couplés à l'augmentation des besoins en eau des habitants (et des touristes) de la région, la nécessité de sécuriser l'approvisionnement, et la possibilité d'utiliser mieux cet or bleu pour produire de l'électricité, voilà autant de raisons qui poussent à concrétiser les propositions faites hier soir.
"Dès à présent nous allons procéder à la création d'un groupe de travail", a annoncé le président de la Commission intercommunale des eaux Eric Kamerzin. Annonçant dans la foulée le lancement d'une étude juridique, d'une étude d'impact et une étude géologique. "Le but étant de disposer un dossier d'avant-projet d'ici un an et demi."
Sixième Dimension aura l'occasion de vous en parler plus longuement bien sûr. La presse ayant été invitée à la réunion d'hier, vous pourrez voir des images sur le sujet sur Canal 9 et dans Le Nouvelliste.