Possession

Publié le 12 mai 2011 par Gentlemanw

Ce matin, j'ai pris possession de mon corps, de mon corps de femme.

Tous les jours de ma vie, j'ai couru après ce corps, en m'enlaçant parfois dans mes bras, sous la douche, pour me toucher le dos, les épaules. Déjà petite, étant enfant j'ai comme tous joué au docteur d'abord avec moi-même, sous mes draps, pour découvrir mon intimité, enfin ma "tirelire", surtout après avoir découvert que le nouveau bébé, mon petit frère, avec un truc différent. J'avais compris que j'étais différente. Maman m'avait expliqué avec ses mots, puis en prenant le bain avec moi, que le bébé venait dans la famille, comme moi avant, après ma grande soeur, et que j'étais comme maman. Ah bon, elle aussi était différente !

Puis les premières douleurs son mon tee-shirt, mes seins, mes petite boutons qui devenat à dix ans, si tôt, des formes. Papa rigolait, me rassurait, un jour j'ai pleuré sur son épaule. Il m'a expliqué que je serai une jolie jeune fille, que c'était pas anormale, mais affreusement normal d'avoir des seins. Il m'avait fait le monstre avec les grosses dents, j'avais rigolé et compris que les ogres ne mangeaient pas les petites filles. Mes doudous aussi changeaient, vieillissaient, s'élimaient. 

 

J'avais grandi, croisé mes règles, leurs douleurs, la première fois avec ce sang, ce liquide, cette part de moi. Ma soeur m'avait expliqué, les copines aussi, ont avaient ri, parlé, discuté de cela puis d'autre chose. Avec ma meilleure amie, nous avions acheté un premier soutien-gorge, moi déjà en bonnet B, alors qu'elle remplissait à peine du A. Puis pour le beau mâle à mèche, j'avais pris un push-up en C, vite rempli. Les seins prenaient possession de moi. Mon corps évoluaient. Les jeux aussi, la mode recouvrait le tout. Entre école, examens, petit copain, je me découvrais, soit avec rébellion, soit avec complicité. Sans tout savoir de moi, oui l'anatomie des planches de bio ne me suffisait pas.

Sourires, amourettes, grand premier amour, plus rien, plus d'amour, grande frustration, examens et scolarité, et soudainement brillante jeune femme active. J'étais libre, enfin peut-être. Premier pas dans un monde d'homme, du boulot, un appartement, une vie, des amies. Chacun avait changé. Mon bonnet D, presque E se cachait jusqu'à ce que ma copine, oui celle d'enfance, toujours en faible bonnet B, me dise "Montres-le, lâches-toi, t'es si belle". Un jour un peu émmêchée, entre fause jalousie, alcool et fêtes, elle avait ajouté "Si j'étais un homme, je te les dévorerai, sous ta belle dentelle fleurie". Tailleur, chemisier, bouton oublié, séduction involontaire, je dois avouer, je ne sais pas, je ne savais pas. Lui, sa bouche, la première fois ensemble, sa chaleur. Très vite nos enfants, notre vie ensemble, un mariage, la vie, la réussite, mon corps pour lui. J'étais comme tant d'amies, pris dans le tourbillon du boulot, de cette belle vie, de ces couleurs, de la mode, de mes courbes (ah les grossesses), mais j'étais heureuse.

Aujourd'hui, je prends une pause, volontaire ou non, un coin de vie différent, après des creux, des tempêtes, la vie, la mienne et assez similaire aux autres. Les copines, les collègues, tout le monde a bougé, changé mais ils sont tous là. Je suis dans une autre pahse de vie, mes enfants grandissent. Et j'ai envie de mon corps, j'ai envie de moi. Hier, j'ai pris le temps de m'enlacer seule sous la douche, retrouver ces formes, les miennes. Je me sens bien. 

D'abord pour moi, je me parfume. Nue, j'ai levé les yeux sur le miroir, j'ai approfondi le sens de mes courbes. Elles resplendissent, moi avec. Elles sont sources de plaisir. Je viens de le comprendre. Juste entre elles et moi. Je glisse un premier bas. Un second sur l'autre jambe, je me regarde, je savoure ces quelques secondes. Je remonte les jarretières sur les cuisses. J'enfile ma volupté, mon buste dans un Simone Pérèle, mauve avec des fleurs, j'aime leurs modèles. Je glisse mes fesses, mes hanches, culotte, robe, moi, deux accessoires, un tout si agréable.

Copyrights photos Andrey Yakovlev

Je suis une femme, et j'assume enfin cette féminité.

La vie est devant moi, encore et encore.

A toutes les périodes de vore vie, vous avez un corps, des courbes, une sensualité, votre regard, celui des autres, mais votre féminité, cette magie.