Le big ticket c’est le nom donné aux states des amériques au ticket gagnant. Depuis hier soir, et tandis que Toréador (dont je mène allègrement le concours - mais que cela ne vous empêche pas de voter pour moi quand même) nous glisse un mot sur le ticket McCain/Huckabee, qu’en est-il vraiment de celui Clinton/Obama?
Car c’est bien évident, avec deux candidats aussi populaires la question se pose. Le tout étant de savoir dans quel ordre.
Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)
Alors que l’ami Obama n’est pas aussi noir que du cirage, il n’en accumule pourtant pas moins la quasi totalité des votes de la communauté afro-américaine, ce qui est un point positif dans la mesure où elle représente 12.5% de la population US, tandis que M’dame Clinton rafle la majorité des 10.3% d’hispanos .
En d’autres termes, ils font preuve d’une belle complémentarité. Une aubaine qui n’est cependant pas sans poser question. La réponse, apportée par Barack Obama dès avril dernier durant le Tonight’s Late show with David Letterman, n’a pas varié depuis.
“That would be a powerful ticket,” Mr. Letterman says of the two senators. “Undeniably that would be a powerful ticket.”
Mr. Obama replies: “Which order are we talking about?”
Car être vice-président c’est être tenté comme Lyndon Johnson de faire des choses pas joiles jolies. C’est vivre dans l’ombre de celui ou celle qui restera dans l’histoire. C’est voir son nom derrière l’autre sur les bulletins de vote, c’est enfin rater l’occasion historique d’être soit la première femme président des EU, soit le premier noir à occuper le même poste.
On comprend que le super Tuesday n’ait rien réglé à cette question, les écarts constatés étant trop faibles pour faire la différence. Une défaite plus conglante qu’elle n’a été pour Obama en Californie et à NY aurait probablement scellé le sort de ces primaires, ce n’est pas le cas.
Deux questions restent en suspens désormais. La première est celle abordée dès aujourd’hui par le NYT, l’argent. Car dans cette guerre sans fin, l’argent vient à manquer, même lorsque l’on a levé plus de 118 millions de dollars de dons. Hilary Clinton vient donc d’envisager de mettre 5 millions de dollars de sa poche dans la corbeille!
La seconde, plus fine et bien moins commentée chez les connaisseurs, celle de la démographie. Hein? Quoi? En quoi faire des bébés est-il à même de modifier la tendance électorale?
Phillip Longman, chercheur à la New America fondation , relayé sur l’excellent “La vie des idées” par Romain Huret , rapporte en effet que la démographie US est favorable aux républicains . Dans les états les plus progressistes en effet, le taux de natalité est quasiment moitié moindre de celui des états les plus conservateurs. Résultats des comptes:
“Au total, en 2000 et en 2004, Bush l’a emporté dans les dix-neuf Etats où le taux de fécondité est le plus élevé. A l’inverse, le candidat John Kerry remporta les seize Etats situés en bas de la liste ! La Californie ou l’Etat de New York, qui ont des taux de natalité faible, ont voté pour Kerry”
Bush recueillant jusqu’à 70% des votes dans les états les plus “frigides” comme l’Utah et à peine 40% dans les plus “chauds” comme le Massachusetts.
La fécondité galopante des conservateurs viendra t-elle à bout de l’un des candidats démocrates? Peut être. Des deux?
L’Amérique est-elle prête pour un noir et une femme en même temps?
Cacher cette brillante littérature