J'ai rêvé d'un monde contrôlé par les multinationales, la pègre et leurs valets lâches et veules, à savoir : les états et leurs gouvernements qui ont baissé les bras et qui sont au pouvoir ce que la liberté est à la contrainte et la confession à la torture.
Dans ce rêve, quiconque tentait de dénoncer ce trio infernal, mourait. On n’hésitait pas un seul instant : on le tuait ! A côté de ces gens-là, nos tueurs en série qui occupent la une de nos journaux adeptes de la diversion, n'étaient que de pathétiques gesticulateurs.
Dans mon rêve, la loi d’airain de notre société du fric, du cul et du pilonnage permanent des humbles et des relégués au nom d’une justice sociale emballée dans les cartons d’une science économique sans visage et sans morale, cette loi qui promulgue la fin de l’Histoire pour mieux ordonner la fin des toutes les controverses et nous signifier que tous les débats sont clos, avait pour noms : la résignation et la soumission à une idéologie qui nous conduira inévitablement à l’asphyxie ; une idéologie de mort.
Aujourd'hui, seule l‘économie a voix au chapitre ; et cette économie et ses alliés que sont la science et la technique, monopolisent tous les savoirs pour mieux étouffer tous les principes.
Souvenez-vous ! Des entreprises ont confisqué notre environnement. Résultat : notre environnement est à l’agonie. Ces mêmes entreprises s’intéressent à notre identité génétique, on peut légitimement être inquiets. N'en doutons pas un seul instant : ils feront de notre identité génétique ce qu’ils ont fait de notre environnement.
Et si "La fin du monde" existait bien ?! La fin de la morale et de la justice comme "Fin du monde".
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Dans ce rêve qui a très vite tourné au cauchemar - mais ça... vous l'aviez sans doute deviné -, on ne valorisait qu’un seul type de relation : la relation vendeur-acheteur, à condition, bien évidemment, d'être capable de vendre et/ou d'acheter cette relation à sens unique ; sinon, vous pouvez bien crever.
L’environnement, la santé, la sécurité, le droit à la vie… tout y passera ! Et nous devrons tous nous soumettre à cette relation marchande souverainement barbare, inculte et cynique.
Les chantres de cette relation n’ont qu’un seul maître : Al Capone ! C’est lui, le maître à penser cette relation… et à pourrir tout ce qui ne l’a pas encore été. Oui, c’est bien lui : Al Capone !
La racaille marchande et illettrée contrôlera ce nouveau siècle ; et même si nous y entrons à reculons et sur la pointe des pieds, sans tambour ni trompette, en retenant notre souffle, dans ce nouveau siècle réglé d’avance, c’est bien cette racaille-là qui contrôlera tout.
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Mais...
Dieu merci !
Tous les cauchemars ont une fin, et nous tous ici, avons survécu.
Et puis, à quoi bon le nier : nous sommes faits aussi et surtout... d'optimisme, et nous le sommes... incurablement ; et l'étoffe de cet optimisme, c'est notre sommeil et le rêve qui l'accompagne : nous tous ici, éveillés mais... pas trop ; juste assez pour nous rendormir crédules et sereins.
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Extrait du titre : Serge ULESKI en blogosphère
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