En janvier, on comptait 10 000 contrats tandis qu’en avril le rythme de croisière est monté à 30 000 contrats par mois. À son lancement, le dispositif, qui peut représenter entre 5% et 40% d’un achat immobilier dans la limite d’un plafond, suscitait beaucoup d’interrogations. Des experts se demandaient, par exemple, si cette formule ouverte à tous quels que soient leurs revenus, n’allait pas privilégier les classes sociales favorisées. «En fait, si les tranches 9 et 10 ont signé 35% des contrats, cela représente moins de 11,5% des coûts, car les prêts qui leur sont consentis sont moins conséquents, temporise Benoist Apparu. Et l’entrée de la tranche 9 se situe en dessous du plafond fixé pour décrocher un logement HLM. À l’inverse, si les tranches 1, 2 et 3 obtiennent 20% des contrats, leur coût représente 38% des fonds engagés.»
Autre piège à éviter: ne pas octroyer trop de prêts dans les zones non tendues où l’accès à la propriété est moins difficile qu’ailleurs. De ce point de vue-là, la situation ne s’est que légèrement améliorée avec le PTZ+, comparée au dispositif précédent, le PTZ. Aujourd’hui, 17,9% des contrats sont signés en zone A (la région parisienne, la Côte d’Azur, le Genevois français), où l’accès à la propriété est le plus complexe, contre 16,6% l’année dernière à l’ère du PTZ. La progression est plus sensible en zone B1 (surtout les villes de plus de 250 000 habitants), où le taux de prêts est passé à 22%, contre 17,4% avec le PTZ.
Reste une question de taille : cette nouvelle forme de prêt ne contribue-t-elle pas à la hausse des prix de l’immobilier, qui, dans l’ensemble, a continué au premier trimestre 2011? «Il y a une hausse des prix continue depuis dix ans, répond Benoist Apparu. Ce n’est pas parce qu’elle continue la onzième année qu’il faut en rendre responsable le PTZ+. L’intérêt majeur du PTZ +, contrairement à la plupart des aides au logement, c’est qu’il n’alimente pas la hausse des prix car le prêt est paramétré et individualisé.»