Quand le terrorisme inspire le cinéma, c’est rarement pour de la dérision pure. We Are Four Lions, c’est un peu Mr Bean au pays de l’attentat, quatre jeunes islamistes pas très efficaces mais assez inspirés pour vouloir s’engager dans les forces anti capitalistes. Stages en Afghanistan, préparation de bombes… Tout y passe, et plus encore, pour un film pas forcément le plus inspiré du moment.
Vivant dans une banlieue anglaise lambda, Omar désire briller auprès des siens en menant un djihad en pleine Angleterre, aidé par ses amis. Une vraie épreuve de force pour ce néophyte de la lutte armée, bien décidé à soutenir le combat de ses frères islamistes. Quitte à subir stage à l’étranger, ou tentative ratée sur le sol britannique. Se voulant foncièrement inoffensif, We Are Four Lions nous présente les Pieds Nickelés du terrorisme, ratant inexplicablement chacune de leur tentative de révolution, allant même jusqu’à détruire tout ce qui les entourent. Ce qui est drôle, au départ. Mais sans arriver à réellement être percutant, le film multiplie les tentatives pour donner plus de rythme au récit, ne sachant trop comment jouer avec ces idées, revenant quelquefois sur certaines, réduisant les plus intéressantes à un épisode sans grande conséquence (notamment le stage en Afghanistan, sans doute la meilleure partie, assez vite passée au final) ; sans réellement savoir quoi raconter à partir de son postulat de base, We Are Four Lions s’avère plus anecdotique qu’autre chose.
Et c’est fortement dommage de ne pas avoir plus de choses à raconter sur ce registre. Comédie terroriste, We Are Four Lions n’aurait pas démérité à être plus corrosif (surtout avec deux scénaristes ayant participé à Brüno). Se la jouant timide, le film ne veut pas réellement rentrer dans le vif du sujet, et se contente de quelques blagues (l’explosion d’un corbeau), quelques gimmicks faciles, pour le côté comique. Difficile dès lors de rester curieux pour ce qui est au final une comédie un peu comme les autres, loin d’être aussi explosif que ce que promettait son postulat. Pour le coup, Sacha Baron Cohen peut dormir tranquille…