Ils en ont de la chance, les biterrois. Marc Fabre, auteur de ce livre épatant contre la torture sous le soleil, sera à Béziers le samedi 14 mai pour une conférence/débat (Maison de la vie associative, rue Général Margueritte, à 17 heures).
Nos amis anti taurins de Béziers ne pouvaient pas faire plus pertinent, à l'heure où le ministère de la Culture croule sous les interpellations indignées.
Frédéric Mitterrand compte-t-il se rendre à cette conférence ? Cela lui serait profitable pourtant. Il comprendrait assez vite que la corrida peut être résumée ainsi : loisir qui consiste à introduire divers instruments métalliques (piques, banderilles, épées, poignards) dans la chair d'un être vivant sensible jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Il faut être bien taré jusqu'à l'os pour y prendre du plaisir.
Voici ce que dit l'éditeur du bouquin de Marc Fabre (qui crèche à Nîmes, c'est dire s'il sait de quoi il parle).
"En matière de corrida, il y a les pour, les contre, et tous ceux qui ne se posent pas la question.
Que dissimule donc la corrida sous son luxe esthétique ? Qu’est-ce qui se trame vraiment sur le sable et les gradins de l’arène ? De quoi s’agit-il exactement ? Humanisme triomphant ou exutoire de basses pulsions ? Spectacle éthique ou passage à l’acte terrifiant ? Combat loyal ou trafiqué ?
Mythe après mythe, l’univers de la corrida est ici revisité et décrypté au prisme de la réflexion critique. Dans un salutaire renversement, dépossédée de ses habits de lumière, de ses jeux de miroir, la tauromachie est remise en cause, remise à plat. Enfin démythifiée.
Apparaissent alors les véritables enjeux, les subterfuges, les rideaux de fumée, les ressorts intimes de l’individu et de la foule réunis autour du meurtre bienfaiteur, mus par la sourde attirance pour un spectacle de peur, de sang et de sexe confondus. Sans haine mais non sans humour, l’ouvrage de Marc Fabre dépasse pour une fois le débat manichéen et stérile des adversaires ou des partisans de la corrida. Il éclaire de façon exigeante et inattendue les petits et les grands accommodements dont est capable la conscience humaine."