Introduction
Comme souvent lorsqu'il s'agit de présenter quelques développements des concepts de Charles S. Peirce, il est difficile de supposer chez le lecteur une connaissance établie de l'oeuvre source, celle-ci étant peu publiée, peu connue, malgré les efforts de quelques-uns. Certes, avec les années la situation change. Plusieurs textes essentiels sont aujourd'hui accessibles au francophone, et les pionniers sont passés des prémisses aux prémices. Sans doute n'est-il plus nécessaire d'ânonner la priméité et ses soeurs, les classes de signes, le synéchisme ou le tychisme. Pourtant s'il est un domaine à l'évidence peu connu, c'est cette partie de la logique de Peirce ayant pour nom les « Graphes Existentiels ».
Les Graphes Existentiels se présentent comme une contribution à l'étude du raisonnement et de l'assertion. A soi seul cela suffirait à les rendre indispensables au lecteur cultivé. Aussi me permettrez-vous de vous présenter des généralités sur ces graphes, leur contribution à une théorie de l'énonciation quelque peu renouvelée et une timide approche de « qu'est-ce que lire ? » à partir d'eux. N'ayant pas de familiarité réelle avec la ou les théorie(s) de la lecture, je me contenterai de n'évoquer que des ouvertures théoriques et non un corps constitué de concepts.