L’ancienne 27e mondiale et membre de l’équipe de France de Fed Cup est aujourd’hui consultante pour la radio et la télévision. Pour OPL, Emilie Loit tire les enseignements de Madrid et se projette sur Rome et Roland-Garros.
« Quels enseignements peut-on tirer du Masters 1000 de Madrid ?
L’enseignement principal, c’est que Djokovic peut gagner sur toutes les surfaces. Et plus rapidement que ce que je ne pensais. Mais pas mal de monde pense que le fait d’être en cinq sets à Roland-Garros fait qu’il ne partira pas favori face à Rafael Nadal. Mais moi quand je vois la finale de Madrid ou même ses derniers matches sur dur, j’ai vraiment le sentiment que physiquement, il est plus fort que Nadal. Il reste quinze jours de préparation et peut-être que Djokovic est en ce moment à son pic de forme alors que l’Espagnol est, lui, en train de monter progressivement… Disons que je crois encore à Nadal à Roland-Garros, mais avec quelques doutes quand même.
Mais il y a bien un moment où Djokovic va baisser un peu ? Peut-être à Rome ?
On peut se le demander parce que je trouve qu’il progresse encore ! Il a un revers tout simplement exceptionnel. Le long de la ligne, c’est incroyable. En plus, il joue quasiment sur sa ligne de fond, donc il ne se déplace pas tant que ça et par conséquent Rafa n’arrive pas forcément à trouver d’angles courts. Mais oui, je me dis qu’à un moment donné, il va quand même connaître une petite baisse de régime et je pense qu’à Roland-Garros, les premiers tours et la physionomie du tableau vont être importants. La question sera de savoir quel joueur laissera le plus de plumes sur le terrain. Mais je ne vois pas qui va aller inquiéter ces deux-là, à part problème physique majeur. Après, le temps jouera aussi parce qu’il détermine la qualité de la terre battue : s’il fait un temps comme en ce moment bien chaud bien sec, cela va avantager Djoko parce que la terre est plus rapide.
On oublie tous les autres que Djokovic ou Nadal pour soulever le trophée ?
Federer par exemple, je ne le vois pas pouvoir rivaliser physiquement, déjà. Je le trouve un peu en dessous même s’il y avait du mieux dans ce qu’il a montré à Madrid face à Nadal. C’était pas mal. Mais sur un match en cinq sets, je ne pense pas que ça tienne. En outre, dans l’échange, il ne tient pas non plus par rapport aux deux autres qui sont vraiment deux métronomes. Et on voit bien qu’il essaie de poursuivre son évolution offensive en vue de Wimbledon, on sent qu’il y a du travail, mais je le sens malheureusement inférieur tennistiquement et physiquement par rapport aux deux autres.
Le tournoi de Rome cette semaine va-t-il être important ? Ou bien va-t-il être anecdotique de sa voir si Djokovic perd, si Nadal gagne… ?
Nadal a lui-même dit qu’il avait « pris un coup dans le buffet » …
La suite de l'interview d'Émilie Loit sur opl.fr