Depuis notre dernier passage, en janvier 1989, la ville a considérablement changé : Orchard Road, la grande artère commerçante a été épurée de ses petites boutiques et de ses vendeurs à la sauvette, qui ont laissé place à d’immenses immeubles à l’architecture débridée, abritant hôtels de luxe, bureaux et centres commerciaux détaxés.
En revanche, on ne détruit plus les vieilles maisons chinoises, et des blocs entiers font l’objet d’une rénovation poussée dont les résultats rappellent Disneyworld : des restaurants, cafés et magasins de souvenirs aux façades pimpantes remplacent les sombres petites boutiques aux effluves d’épices, et au bric-à-brac exotique.Le fameux Hôtel Raffles a été entièrement restauré : il est tellement beau et luxueux que nous n’osons pas aller le visiter avec nos vieux T-shirts délavés sur le dos…
Nous habitons Bencoolen Street, la rue des guesthouses. Inutile de vous dire que les prix n’ont plus rien à voir avec la Malaisie, la Thaïlande ou l’Inde.Première nuit au Waterloo Hostel dans l’immeuble du Catholic Welfare Center. Sur les boîtes aux lettres, au rez-de-chaussée, nous découvrons les noms des locataires : Catholic News, Nonciature Catholique, Sté St Vincent de Paul, Archevêché de Singapour, et Consulat du Portugal.Sur les paliers de chaque étage, c’est la guerre des religions : les posters de Jésus et de la Vierge Marie, contre ceux de Ganesh et Krishna, car l’hôtel est tenu par des hindouistes… Première nuit, donc, à 60 Singa $ pour une belle chambre avec air conditionné et télévision. Toilettes et douches communes impeccables.
Deuxième nuit dans un établissement plus basique situé dans un immeuble d’une dizaine d’étages uniquement occupé par trois guest-houses. Le va-et-vient est continuel à la réception, où les uns font la queue pour payer leur chambre au jour le jour, et où les autres achètent des billets d’avion à prix réduit. Une agence est installée dans les lieux. Pratique pour acheter nos billets sur Padang !