Vous connaissez tous les sommets de la danse classique que représentent les ballets de Tchaïkovski : La Belle au Bois dormant, Cendrillon, Casse Noisette ou le Lac des Cygnes. Mais savez-vous qu'ils sont l'aboutissement et la convergence de toute une série d'évolutions sociétales, de révolutions technologiques et de parcours internationaux ? C'est ce que nous a expliqué hier soir Doris Vaesken, professeur de danse à l'école de musique de Lomme, qui intervenait dans le cadre d'une nouvelle carte blanche à la médiathèque l'Odyssée.
La magie, les féeries tiennent une grande place dans les ballets. L'histoire pourrait donc commençait ainsi : il était une fois un roi qui aimait la danse et qui l'avait érigée en instrument de gouvernement. On l'appelait le Roi Soleil et il créa l'Académie royale de Danse en 1661 (voir article ci-dessous). Cette académie devait affirmer son rayonnement aux XVII° et XVIII° siècles, notamment grâce aux frères Gardel. La danse française devint même si influente que son vocabulaire international se figea dans la langue de Molière. Molière qui, rappelons-le, introduisait régulièrement des intermèdes dansés dans ses pièces de théâtre. Cependant, la danse s'érigea peu à peu en art autonome.
Les épaules des danseuses étaient dénudées, les corsets resserrés et les jupes faites de voiles légers et de mousseline. Mais ce qui leur permit véritablement de décoller, ce fut l'invention du chausson à pointe, dont le premier prototype fut inventé en 1813 par Geneviève Gosselin, suivie par Amélia Brugnoli en 1820 qui mit au point le premier chausson de danse.
Au XIX° siècle, l'école russe devint reprendre le flambeau des mains des Français et aboutir à l'apothéose de la danse classique avec Tchaïkovski. Doris nous avait prévenu au début de son intervention : « Je ne suis pas une historienne ». Mais elle a fait preuve de ses capacités dans ce domaine : respect scrupuleux du timing imposé, variation et diversification des supports dans sa présentation, le tout allié à des talents de conteur qui nous firent passer une heure agréable, dont je ne vous ai révélé qu'une petite partie.
La semaine prochaine, mardi 17 à 18 h 30, ce sera plus percutant puisqu'on nous parlera des percussions. Alors n'hésitez pas à répercuter la nouvelle.