Alors que l’affaire inhérente au médicament mediator agite le monde médical depuis quelques mois, celle-ci pourrait trouver une issue favorable pour les victimes. En effet, le texte relatif à la constitution du fonds d’indemnisation a été présenté et validé ce matin en Conseil des Ministres. Il s’agit néanmoins de la première étape d’un processus qui durera certains plusieurs mois voire plusieurs années malgré l’optimiste affiché par le Ministre de la Santé, Xavier Bertrand. Néanmoins au-delà de la légitime indemnisation des victimes, cette terrible affaire interroge quant à l’opportunité d’une indemnisation plus globale concernant également les acteurs de la protection sociale à savoir l’Assurance Maladie et les mutuelles santé. Au cours des 33 années pendant lesquelles il a été distribué en France, le mediator a bénéficié de remboursements élevés de la part de l’Assurance Maladie et des mutuelles santé. Si l’Assurance Maladie a effectué un remboursement global à hauteur de 70% par boite acquise, la mutuelle santé de chaque patient concerné a complété celui-ci.
Toutefois, il est fort à parier que ces organismes de protection sociale ne soient pas pris en considération dans le cadre de l’organisation de ce processus d’indemnisation dans la mesure où les victimes personnelles sont bien trop nombreuses. Il est effectivement légitime de privilégier l’indemnisation des victimes personnes physiques pour lesquelles les conséquences ne sont pas financières mais humaines et morales. En outre, l’immense retentissement médiatique de cette affaire a provoqué une grande méfiance des Français à l’égard des autorités sanitaires conformément aux informations dévoilées hier dans un sondage commandé par la Mutualité Française qui regroupe la grande majorité des mutuelles santé proposant des prestations complémentaires sur le territoire hexagonal. En conséquence, il appartient désormais aux pouvoirs publics d’instaurer une nouvelle relation de confiance avec les citoyens en faisant preuve de davantage de transparence dans sa logique de communication.