L’avenir des énergies renouvelables dans le mix énergétique passe par les Smart Grids (les réseaux électriques intelligents du futur) qui permettront d’adopter une approche combinatoire de notre production énergétique et de faciliter les économies d’énergie jusque dans nos maisons.
A l’heure du débat post-Fukushima sur l’avenir du nucléaire, les défenseurs de l’atome ont beau jeu de mettre en avant l’incapacité des énergies renouvelables à représenter une alternative crédible et à s’intégrer dans le « baseload » (la production énergétique de base) nationale.
La comparaison entre la puissance d’un réacteur nucléaire (1.000 MW) et celle d’une éolienne (1 MW), semble en effet condamner les énergies renouvelables à demeurer des sources énergétiques d’appoint…
Sauf qu’à cette approche systémique et linéaire s’opposent les systèmes intelligents de demain (Smart Grids), nés de la révolution informatique, et qui permettront d’adapter en permanence et en temps réel la production énergétique nationale en fonction des besoins et des disponibilités ponctuelles des différentes sources.
Car si la faiblesse des énergies renouvelables est de ne pas être disponible à la demande (manque de vent pour l’éolien, nuit pour le solaire), l’effet combinatoire offert par les Smart Grids et leur grande souplesse permettra d’inclure les énergies renouvelables dans le « baseload » énergétique de façon crédible.
Une solution technique d’ores et déjà au point et qui devrait être généralisée dans les années à venir à travers le monde afin d’assurer le meilleur mix énergétique entre énergies renouvelables et nucléaire et/ou thermique.
En matière de production, les Smart Grids ne constituent pas une réponse définitive à la sortie du nucléaire réclamée par certains, mais ils permettent pour la première fois de remettre sérieusement en cause la croyance qu’il n’y a pas d’avenir hors du « tout nucléaire » et que les énergies renouvelables sont et resteront des énergies d’appoint.
Si les Smart Grids doivent modifier le rapport aux énergies renouvelables dans la production, ils représentent également un bond en avant potentiel en matière de consommation responsable d’énergie… et in fine d’économies d’énergies substantielles.
De la même façon que ces « réseaux intelligents » coordonneront la production à l’échelle nationale, ils pourront communiquer aux usagers les meilleures solutions pour limiter en temps réel leur consommation d’énergie et limiter les gaspillages.
Concrètement ? Arrêter certains appareils « gourmands » aux heures de pointe, informer en permanence sur la réalité (notamment en terme de coûts) de la consommation d’électricité quotidienne. Et même incorporer au mix énergétique la production personnelle d’énergies renouvelables…
Une révolution silencieuse qui prendra sans doute plusieurs années à se mettre en place mais qui promet de révolutionner notre rapport à l’électricité… et faire tomber quelques clichés.