S’il suscite une forte opposition en France, le gaz de schiste modifie les perspectives énergétiques à l’échelle mondiale en raison de réserves planétaires importantes, notamment aux Etats-Unis.
Actuellement, les réserves prouvées de gaz au niveau mondial peuvent assurer environ soixante ans de consommation au rythme actuel, selon Conseil d’analyse stratégique (CAS). Avec les gaz non conventionnels, comme le gaz de schiste, cette durée pourrait plus que doubler.
Le tiers des ressources en gaz de schiste sont localisées dans la zone Asie-Pacifique, notamment en Chine, et le quart en Amérique du nord, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Ces gaz non conventionnels (gaz de schiste, mais aussi gaz de réservoir compact ou tight gas), sont connus depuis longtemps, mais leur exploitation butait jusqu’à présent sur une technologie non adaptée. Récemment, les Etats-Unis ont commencé à mettre en oeuvre de nouvelles techniques, rendant possible l’exploitation commerciale de ces réserves de gaz de schiste à travers le monde.
La hausse des prix des hydrocarbures classiques a permis le développement de technologies jusqu’ici peu utilisées pour des raisons de coûts, comme le le forage horizontal et la fracturation hydraulique des roches. En effet, pour extraire les gaz de schiste, il faut forer à l’horizontale jusqu’à 3 km de profondeur et injecter d’énormes quantités d’eau, de sable et de produits chimiques pour fracturer la roche. Cette technique est toutefois fortement contestée car accusée de polluer les nappes phréatiques.
Aux Etats-Unis, les gaz de schiste, qui représentaient environ 3% de la production de gaz des Etats-Unis en 2006, ont maintenant atteint les 15%, selon l’Institut Français du Pétrole (IFP).