La blogosphère socialiste ne fait pas qu’espérer aujourd’hui : elle commémore aussi. Et elle a bien raison. Le 26 Mai représente énormément pour moi, pas le 10. Chacun sa victoire…
Pourtant, aujourd’hui, il est de bon ton de se souvenir : que faisais je le 10 Mai 1981, quand la tête chauve de François Mitterrand apparaissait à 20 Heures sur les chaines de télévision ? En ce qui me concerne, je n’en ai aucune idée. J’avais 3 ans. J’avais sans doute d’autres centres d’intérêts...
Je suppose que ma famille devait être contente. Pas de gauche, pas socialo du tout. Mais d’après ce qu’ils me racontent, ils n’en pouvaient plus des années Giscard, d’une droite qui, à l’époque, était au pouvoir depuis bien longtemps… Et a fini donc en Mai 1981 usée, vieillie, fatiguée. Toute ressemblance avec une situation aujourd’hui…
J’avais 3 ans le 10 mai 1981, j’en ai 30 de plus aujourd’hui. Je regarde avec une certaine sympathie ceux qui, aujourd’hui, célèbrent la victoire de 1981, et mettent bien sur en avant uniquement les cotés beaux et romantiques des mandats de François Mitterrand. Il y aurait beaucoup à redire, mais bon la polémique aujourd’hui ne sert à rien… D’autant plus que j’ai ici toujours confessé un réel respect pour le Président qu’il fut, celui de mon enfance. Sa mort m'avait touché, et quand j'y repense, je me souviens de ce moment où l'information m'est parvenue...
Il n’empêche pas que je n’oublie pas que si aujourd’hui je ne suis pas de gauche, c’est aussi peut être parce que quand ma « conscience politique » a muri et grandi, c’était lui et ses amis qui étaient au pouvoir… J’imagine que si j’avais eu 14 ans aujourd’hui, peut être aurais je vis-à-vis du camp du président actuel les mêmes réserves que j’ai vis-à-vis des candidats qui prétendent aujourd’hui porter l’héritage de celui qui est célébré aujourd’hui…
J’avais 3 ans en 1981, et je n’ai rien à dire sur cette victoire, qui aurait été pour moi une défaite. Mais comme tout le monde en parle, apportons notre petit caillou à la cathédrale…
Mais pas plus : n'en faisons pas des tonnes quand même (cela ne le mérite pas)...
(PS : très beau texte de Guy Birenbaum sur cette "journée")