Magazine Poésie

Еspоіrdunevіe : pоème Sоuvenіrs de Kаbylіe

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

Souvenirs de Kabylie

De draria à Benak, j'ai cru apercevoir
Les monts de Djurdjura s'offrant à moi

La main du juif surplombant mon chemin

Ce n'est qu'un mirage, une illusion d'un souvenir lointain

De mon village natal je garde le souvenir
d'une eau si douce offrande de lala Khadija

Sur les sentiers menant aux sources

Des silhouettes toisaient les filles

Parées, corbeilles de linge à la main

Et celle de la rivière ou les femmes

Se réjouissaient dans leurs tenues si légères

Des regards guettaient leurs corps
Des buissons, un grincement des branches
Gard à celui qui se faisait avoir

Le matin, un bidon à la main, joyeux d'aller le remplir
De nos figuiers, du territoire qui nous appartenait

Pas touche à celui du voisin qui s'en plaindrait

Au retour, vite des galettes enduises

D'huile d'olive au gout prononcé

Pressée de nos oliviers, la nature nous appartenait

C'était notre richesse hélas abandonnée

Le soleil d'enfer, nous voilà à la sieste

Volets et portes fermés contre le grisonnement qui nous soulaient
A El assar , le parfum d'un café nous enivrait

Méticuleusement préparé par Zahra

Dont le destin a pris ses yeux

Mais pas son coeur qui chantait

L'amour et la générosité

Belle elle était, sa chevelure toujours soignée

Et son café du matin que je me pressais à déguster

Le soir des fêtes, on se parait de bijoux

Et de ces robes jaunes, orange et rosâtres

Qu'un léger voile noir dessus pouvait épouser

Au rythme du Bendir envoutant
Les femmes, leurs chants étaient rimés

Et d'autres balançaient leurs fessiers

Et les hommes les contemplaient

Toute la pudeur ce jour la tombait

Et moi je n'osais danser

S'exhiber au regard des autres

Tout le monde me tirait vers la piste

Mais timide, je n'ai point profité

La femme surnommée roulé

Toujours au col roulé

Avaient des mains agiles

Ensorcelais la scène

Tantôt baissant le rythme de son Bendir

Pour récolter plus de billets

Qu'on glissait dans son col roulé

Chaque femme voulait plus

De prétendants pour sa fille

Alors col roulé en profitait

Pour la perfectionner

Le vent d'automne commençant à souffler

Et les feuilles à se décolorer

C'est le mois de septembre

C'est bientôt la rentrée

Vite retour à la ville

On embrasse tout le monde

On se sépare les poumons pleins

De cet air si sain et de ces regards si joyeux

Même si un rude hiver les attendrait

La neige décorant les monts de Djurdjura

Annoncerait une eau abondante

Ils se réjouiraient pour leur terre

Richesse laissée par nos arrières grands pères
Maintenant sur ces champs

Ce sont des villas qui se dressent

Il faut bien qu'ils ont profitent aussi

De cette ère moderne.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Illusionperdu 3193 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines